« Il prend tout au pied de la lettre »
On vient de le voir dans le chapitre précédent, petits zèbres et grands zèbres ont du mal à comprendre les mêmes implicites que les autres. Ils fonctionnent différemment, certes, mais c’est aussi car ils ont un besoin vital de sens, et tendance à tout prendre au pied de la lettre.
Ils peuvent interpréter une remarque ou une consigne selon le sens littéral des mots choisis par le professeur ou l’interlocuteur.
Eh oui.
On leur reproche souvent des réactions excessives face à une petite remarque anodine de la part de celui qui l’a lancée. Si l’hypersensibilité et l’affectif jouent un rôle très important dans cette réaction, le choix des mots l’est tout autant.
Mais pourquoi ? Après tout, ce n’est qu’un mot, une expression, non ?
Pour le zèbre, le sens est essentiel.
L’importance du choix des mots
Il a un réel besoin de précision, il ne supporte pas le flou, l’incertitude, et a besoin de tout comprendre, tout le temps. Ainsi, pour lui, si son interlocuteur a choisi d’employer ce mot là précisément, c’est que sa signification correspondait exactement à ce qu’il voulait transmettre. C’est que c’était le meilleur mot pour ce qu’il avait à dire. Et cela entraîne bon nombre de malentendus, voire même de conflits.
A l’école comme à la maison, le zèbre décortique tout ce qui est dit, car tout doit être hyper précis. Si ce n’est pas le cas, il va poser des questions pour obtenir plus de précisions et de justifications. Il ne s’arrêtera pas tant que ce n’est pas assez clair pour lui. Et c’est souvent cela qui mène au conflit avec les professeurs ou parents qui considèrent son attitude provocante.
Ce besoin de sens et de précision est vital pour la personne à haut potentiel.
Et je pèse mes mots.
Comprendre et donner du sens au monde, aux autres, aux choses, aux phénomènes, est sa principale préoccupation (préoccupation dans le sens d’une pensée, d’un souci qui occupe entièrement et constamment son esprit).
Tous les enfants traversent la période du « pourquoi ? ». Elle dure plus ou moins longtemps et commence plus ou moins tôt.
Et surtout, elle agace les gens !
C’est plus facile de poser des questions que d’y répondre.
La période du « pourquoi? »
Chez les zèbres, cette phase commence très tôt et ne s’arrête jamais. Ils étaient très curieux petits, et resteront très curieux à l’âge adulte. Tout au long de leur vie, ils veulent tout savoir, tout comprendre, tout maîtriser.
La quête de sens est au centre de leur vie.
Une question en entraîne une autre, puis une autre, puis encore une autre. Ils se posent des questions sur tout, sur tout ce qui les entoure, sur eux mêmes, sur le monde, sur la vie, sur la mort. Ils ont pourtant bien compris qu’ils agaçaient les gens avec leurs questions, mais c’est plus fort qu’eux.
Il faut qu’ils sachent.
De multiples passions… temporaires.
Ils s’intéressent à tout et n’importe quoi, à des domaines très variés et souvent très éloignés. Et lorsque ça les intéresse vraiment, ils vont passer leur temps à chercher. Souvent même, ils vont approfondir un thème qui les passionne, puis subitement changer de passion.
M’investir à 100% dans quelque chose puis le délaisser complètement, ça m’arrive tout le temps par exemple. Surtout au travail. Quand il y a un nouvel outil, ça m’amuse, je bidouille, j’essaye de comprendre comment ça marche, je cherche. Puis une fois que j’ai compris et que je sais l’utiliser, que je le maîtrise, ça ne m’intéresse plus du tout. C’est comme quand on crée quelque chose. La phase de création est intéressante. Le reste beaucoup moins. C’est le fait de chercher pour comprendre qui est intéressant.
Ca se manifeste souvent d’ailleurs par un intérêt pour les énigmes, les sudokus, les casse-têtes, ou les jeux de mots, les jeux de stratégie, de mémorisation, l’expérimentation (en cuisine par exemple, créer sans recette, associer de nouvelles saveurs, essayer)
Les zèbres s’intéressent donc à tous les sujets, par période, mais s’il y en a bien un qui les intéresse tout le temps, ce sont les problèmes métaphysiques. Les questions existentielles.
Et ça agace encore plus les gens, car ils se sentent impuissants face à de telles interrogations.
Et ça tombe bien, c’est le sujet de la deuxième partie de ce chapitre sur le besoin vital de sens 🙂 A très vite !
28 Commentaires
Super article 🙂 C’est criant de vérité, par exemple j’adore écrire des fictions et à chaque fois que je visualise le dénouement d’une intrigue, bah j’ai plus envie de finir l’histoire ^^
PS : J’ai acheté le livre de Jeanne Siaud-Facchin suite à la découverte de ton blog et vraiment ça valait le coup !
Au plaisir de te lire 😀
Haha ça me rassure de ne pas être la seule à qui ça arrive :p
Super pour le livre, je suis contente que tu aies aimé !
A bientôt pour la suite du chapitre 🙂
✨
🙂
Hello,
Un ami m’a envoyé ton blog, j’adore, félicitation ! Je me pose des questions sur mon éventuelle zébritude. J’ai pas l’impression d’avoir un QI plus élevé, simplement d’être globalement plus lucide, mais en tout cas je me reconnais dans pleins de choses que tu décris là et en particulier dans cet article ! Mon incapacité à finir les choses, c’est terrible… J’ai déjà ficelé des tas et des tas d’histoires de romans, au moment de l’écrire ça devient impossible pour moi : une fois que j’ai conçu le principe, ça ne m’intéresse plus. Et c’est valable pour tout, car je fais dix milles trucs à la fois, pas que l’écriture. Et en vrai, ça me rend assez malheureux même si tout le monde me dit « mais tu as de la chance, tu fais pleins de choses » et ne comprennent pas le vide que ça laisse en moi de ne jamais « terminer ».
Du coup, j’ai envie de te dire un grand bravo pour la tenue de ce blog, car c’est quelque chose de très difficile à faire d’être régulier tout ça tout ça, je t’admire bravo !
Oooooh c’est gentil !!
J’espère que les articles peuvent t’aider un peu 😉 Je suis pas sûre que l’on puisse avoir l’impression d’avoir un QI plus élevé (car comme je l’écrirai dans mes prochains articles, pour moi c’est vraiment l’analyse de ta façon de penser qui détermine ta zébritude 🙂 ).
Et effectivement, terminer les articles alors que je sais déjà ce que je veux dire, les structurer, et les publier régulièrement, c’est vraiment pas évident pour un zèbre :p
Merci pour tous ces articles ! Il y a tout juste une semaine je débutais la lecture d’un livre sur la surduance qu’un ami à mon conjoint lui a conseillé de lire… j’ai fini par en imprimer et surligner les 3/4 qui au final me correspondaient… depuis je m’interroge. Effectivement l’intelligence rationnelle, mathématique je n’y crois pas vraiment pour moi, par racontre, l’hypersensibilité, la pensée arborescente, la relation aux autres, le faux self, les questionnements, le sens des choses, les valeurs… et toutes tes illustrations, formidables ! vraiment je me marre en me disant à chaque fois : « hahaaa mais c’est tout à fait ça!! » (Le plan Ikéa, « lire la notice ??? Pfffff euh non chéri moi j’ai été voir directement le dernier plan pour voir à quoi ça doit ressembler au final … » / le dessin de cet article : idem !!) … bref et cette sensation d’être comme « arrivée », de comprendre qui je suis en découvrant tout cela. Voilà 🙂
Oh merci ! Je suis contente que ça vous parle, et je suis contente aussi que vous commenciez à vous « trouver » 🙂
Je cherche à combattre les préjugés qui veulent que « surdoué » = plus intelligent rationnellement, et à montrer toutes les richesses que nous pouvons avoir 🙂
A bientôt pour le prochain article !!
Bonjour bonjour,
J’adore ce blog, c’est très bien écrit, les dessins sont amusants et agréables à regarder, franchement il est super!
J’ai 18 ans et me suis totalement reconnue dans le début, c’est-à-dire, les questions incessantes, besoin vital de sens et de précision absolue, frustration face à l’incapacité à répondre et surtout le rejet d’autrui face à mes interrogations…
Je me retrouve beaucoup dans certains aspects de cette personnalité si atypique et d’autres où je m’identifie moins.
L’évaluation approche et je ne vous raconte pas l’inquiétude extrêmement forte que je ressens depuis un mois à l’idée de faire partie de cette famille de zèbres ou de ne pas l’être, ce qui va me décevoir dans le sens où je vais devoir poursuivre mes recherches… D’ailleurs j’en reviens à quelques lignes de cet article qui parle de la capacité du zèbre à décortiquer dans les moindres détails quelque chose qui l’intrigue, qui l’intéresse et cela me ramène à maintenant, où cela fait un mois que je décortique tout les détails de cette personnalité pour essayer de comprendre.
Je vous souhaite bonne continuation et encore, j’adore ce blooog!!
Merci beaucoup Emmouche 😉
Il ne faut pas s’inquiéter, l' »évaluation » n’a pas pour but de vous faire rentrer dans une case zébrée ou non, mais simplement de vous expliquer comment vous fonctionnez (enfin celle que j’ai passée c’était ça 🙂 ), et donc de vous aider, zèbre ou non.
Bon courage!
Il faut absolument que ma femme lise cet article !!!
Elle arrêtera peut être de croire que je « fais exprès de pas comprendre » ou que je « joue sur les mots »
Nombre de disputes conjugales auraient pu être évitées, et tu vas probablement contribuer à améliorer notre couple.
Merci encore.
Hahahaha ! Merci beaucoup, ça me fait plaisir 😉 J’espère que ça ira 🙂
Bonjour Madame rature ! Très intéressant cet article. En même temps c’est normal de vouloir tout comprendre non ? Ah non c’est vrai… Je suis sans arrêt en train de demander des précisions quand les gens me parle, c’est la seule solution que j’ai trouvé pour éviter les malentendus (on devrait dire les maldit ou les malparler).
Super ce blog en tous les cas, bravo Mme rayure.
Merci beaucoup 🙂 Mais oui, pour moi, c’est normal de vouloir tout comprendre 😉
Bonjour Jérémy…en te lisant je ne peux m’empêcher de sourire’…..je passe mon temps lors d’une conversation à reformuler pour être sûr de bien comprendre….pour forcer mon interlocuteur à préciser sa pensée, « dans ce cas tu veux dire que … » « Si j’ai bien compris tu veux dire…. » Je suis passée pro en la matière….mais je me demande toujours pourquoi les autres n’en font pas autant….cela reste un grand mystère pour moi ..
Merci pour ton intervention sur ce très chouette blog.
Karine
Je survole l’intégralité de votre blog (alors que je bosse dans 5h, sig).
Je pourrais commenter a chacuns de vos postes mais celui-ci… C’est vraiment le terme exact de besoin vital de sens : entre ma réflexion perpétuel et mes années sur wikipédia a lire dans tout les domaines !
Mais cette incompréhension est vraiment au dessus de tout. Globalement ça va mieux aujourd’hui mais entre 13-18 ans j’ai eu des cas où j’étais au bout de ma vie a cause de ça.
Parceque certaines personnes me prenait pour un débile parce que je « comprenait pas ». Alors que leurs phrases étaient systématiquement ambigu !! En 1 sec j’avais le temps de réfléchir a toute les interprétations et peser les plus vraisemblable au vu de la situation. Et si c’était pas bon on me prenait pour un con et j’étais hors de moi. Car je voyais bien que celui qui me prenait pour un con était beaucoup plus bête que moi car il n’arrivait pas à être explicite et ne parvenait même pas a capter le nombre de possibilités alors que j’avais le temps de toutes les « tester ».
Ils étaient tellement beaucoup plus basique sur toute leur réflexion qu’ils étaient même pas en capacité de comprendre les miennes.
Et ça c’est autant valable au niveau des élèves harceleurs que de prof qui ne se remettent jamais en question.
ha mon cas était inverse. « Tu PEUX aller VOIR s’il y a … » aurait entraîné selon l’insistance sur « peux » un oui, suivi de rien, parce qu’on m’a demandé si j’en étais capable, et qu’on ne m’avait pas dit « va voir à la cave si… »
ou si on me disais « va voir si… » un retour rapide avec comne réponse « il y en a ». Et une engueulade parce que j’aurais DU comprendre que » tu peux aller voir à la cave s’il y a une boîte de haricots ? » signifiait en fait « va à la cave me chercher une boîte de haricots ». Parce que le concept social d’ordre » poli » sans impératif me passait au dessus.
et je campais sur ma position en disant que si on voulait que je ramène quelque chose, il fallait être clair et me le dire de suite au lieu de m’envoyer deux fois à la cave.
Même à 41 ans, j’ai encore du mal avec les implicites parfois. Et on me traite d’egoiste parce que je devrais deviner que les gens veulent que je fasse quelque chose sans me le demander. Mais purée, je ne suis pas devin, si on veut que je fasse quelque chose de précis, soyez précis, l’impératif avec un STP ça sert précisément à demander des trucs en les enrubannant, pas en faisant dans le vague et le sous-entendu en espérant être compris.
Mais c’est peut être de là que vient ma passion pour la linguistique, les langues étrangères et la précision du mot juste.
Ahaha c’est vrai qu’on aurait pu s’arrêter sur le sens des verbes aussi 🙂
Excellent, comment avez vous fait pour me démasquer??lol
Moi j’attends toujours de savoir ce que je ferais quand je serais grande!!
Que j’aurais trouvé ma voie, ma place toussa toussa
PS : j’ai 55 ans!!
Ahahaha 🙂
Coucou !
J aime beaucoup ton blog je me reconnais bcp dans tout ça. J’avais été « diagnostiqué » hp par ma psy scolaire (que me parents m ont forcé à voir parce que je ne faisais jamais me devoirs). Et à part me dire que j ai un qi supérieur à 130 et que du coup je suis sensé être intélligent elle n a rien su me dire d’autre.. Maintenant que je vois le nombre d infos sur le net je trouve ça affligeant.
Sinon par rapport à l article je me reconnais dans le fait de prendre les choses au pieds de la lettre, comme un ami qui me traite d abruti pour rigoler psk je fais l idiot ou autre par exemple. Et je trouve ça con car j utilise énormément l ironie ou le sarcasme. Je me demande souvent si on ne m envoie pas des piques déguisées en blagues ou taquinnerie si vous voyez ce que je veux dire ?
En tout cas merci pour ces articles, peace !
Oui, je vois exactement ce que tu veux dire aha ! Merci à toi pour ce message !
Hahaha… Je comprends mieux ce qu’une collègue a voulu me dire quand elle m’a expliqué que j’étais « sensible au choix des mots »… Oui, effectivement c’est un euphémisme !!!
L’avantage que j’y trouve, c’est que je peux mieux comprendre la « logique » de mon fils parfois… Et l’expliciter, à lui comme aux autres. (« Prends ta veste », en fait nous on se dit que tu vas aussi la mettre sur toi… Mais j’avoue c’était pas clair !! :-D)
merci ! juste merci !
J’ai fais la découverte de ma « zébritude » il y a seulement 2/3 ans aux alentours de mes 21 ans.
Suite à quoi j’ai passé un bon 3/4 mois à faire de la boulimie d’information, j’ai pensé avoir lu et regardé tout ce qui était possible et inimaginable, mais je me rend compte aujourd’hui être passé à côté de ce blog qui est très intéressant et très ludique. C’est un bon condensé de ce que j’ai déjà pu lire auparavant, avec des illustrations qui me tire (et comme j’ai pu le constater à d’autres également) de nombreux sourire.
Lorsque je lis ce genre de chose, je ressens un sentiment presque d’euphorie : « oui c’est ça ! c’est tout à fait ça … »
je ris de par leurs exactitudes et me sent rassuré en constatant ne pas être « le seul » si retrouvant (chose évidente, mais pas toujours facile à garder en tête quand on a l’impression d’être seulement « une personnalité étrange »).
Mais ensuite … je trouve ça triste…, de voir que nous sommes dans un monde peu adapté et peu ouvert à un autre type de fonctionnement qu’est le notre, de voir que par mon diagnostique tardif je suis certainement passé à côté de choix qui auraient surement été différents et peut-être mieux à même de construire quelqu’un de plus équilibré.
Alors certes, je n’ai que 24 ans, cependant je me trouve bloqué dans ce cercle vicieux de m’intéresser à tout ; à tout … qu’un cours instant. j’envies parfois la capacité qu’ont certaines personnes à ne se consacrer qu’à une seule chose leurs suffisants. Car je ressens ce besoin de tout vouloir, mais sans être capable de me diriger vers quelque chose de précis ; car dans mon esprit, choisir une chose, revient à renoncer à tant d’autres…
Sans exagération aucune, aujourd’hui je me vois musicien, demain romancier, après-demain illustrateur, puis je me questionnerait sur la polyvalence du métier d’ingénieur pouvant correspondre à ce besoin d’avoir des tâches diverses et variées, pour me replonger ensuite ; dans mes pensées diaprées de créativités, et ne me voyant vivre que pour elles…
Cependant le monde dans lequel nous vivons jonche nos vies d’obligations (surtout pécuniaires) et donc malgré toutes mes belles envies, mes beaux sentiments, il n’y a qu’un « juste » retour des choses pour quelqu’un n’ayant jamais finis d’études quelles qu’elles soient et ne sachant que faire de sa vie… celui de retourner faire un travail peu gratifiant, répétitif, et ennuyeux au possible, avec pour seule espérance de ne pas avoir comme vie : moi ; tournant en rond… effleurant du bout des doigts les choses que j’aimes… et revenant toujours à cette réalité inflexible qu’est la mienne : ne pas avoir trouvé le but de ma vie…
Waw…
Que dire si ce n’est combien ces quelques articles que je viens de passer en revue me semblent être un miroir de ce qui m’envahit quotidiennement.
Apprendre à reconnaître ce mode de pensée foisonnante est une étape, la suivante consistant à l’apprivoiser pour cesser de se vivre comme un être trop » different ». Et ressentir davantage une forme de paix ou réconciliation avec soi-même.
Merci pour ces articles qui parviennent à mettre des mots simples sur un mode de pensée complexe…et rarement reposant .
Je me réjouis de lire la suite…
Merci beaucoup pour ce message ! Je suis contente que ça puisse vous aider !
Salut! Tiens, ça me renvoie direct à ma méthode d’apprentissage de la lecture d’articles (je suis formatrice en écriture de travaux de fin d’études…)
A quoi sert en effet de se taper tout un article pour décider de le mettre, ou pas, en ressources bibliographiques… alors que la synthèse, l’introduction et la conclusion y suffisent largement? 30′ de gagnées… et si on y ajoute la méthode de lecture en diagonale, tout bénef’!