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Haut Potentiel

Le syndrome de l’imposteur

3 août 2017

Bien loin des clichés selon lesquels la personne surdouée vante constamment ses mérites, en réalité certains zèbres font preuve d’une extrême modestie qui peut s’avérer problématique. C’est ce qu’on appelle le syndrome de l’imposteur. Cela n’a rien de pathologique ni de médical, alors je préfère employer le mot « phénomène ».

Encore une fois, comme pour toutes les caractéristiques ou réactions décrites sur ce blog, chacun peut un jour avoir une impression d’imposture. Ce n’est pas exclusif aux zèbres, mais je me concentre sur eux et sur leurs caractéristiques qui peuvent favoriser l’apparition de ce phénomène (car c’est le sujet du blog).

Le syndrome de l’imposteur, c’est quoi ?

Le phénomène de l’imposteur, c’est lorsqu’une personne rejette le mérite lié à son propre travail et à ses propres compétences. Elle cherche une raison extérieure pour justifier son accomplissement personnel (la chance, souvent), et est convaincue qu’elle ne mérite pas d’être là où elle est aujourd’hui. Elle se sent comme un imposteur, un escroc intellectuel, et est convaincue qu’elle sera tôt ou tard découverte, que les gens finiront par se rendre compte que ce n’est qu’un imposteur. Malgré une preuve de valeur évidente venant de l’extérieur (un compliment, une promotion, une augmentation, une bonne appréciation, un prix, une acceptation dans un cursus sélectif, etc), elle se sent professionnellement ou intellectuellement incapable.

illustration syndrome de l'imposteur - travail - surdoué

Et chez la personne HPI alors ?

Le zèbre qui souffre de ce sentiment d’imposture a l’impression de constamment tromper les gens. A l’école, il reçoit de bonnes notes, pourtant il n’a pas l’impression d’avoir travaillé comparé à ses camarades, c’était facile pour lui, alors il se dit « je ne le mérite pas ». Il ne comprend pas que ce qu’il a réalisé si facilement soit considéré comme un succès, car pour lui ça ne l’est pas. A l’inverse, et paradoxalement, s’il a travaillé plus que nécessaire pour un examen et qu’il réussit, il niera le mérite qui lui revient en considérant que s’il a travaillé autant, le succès n’incombe qu’au travail et n’est pas lié à ses compétences. Quelle que soit la situation, il nie le mérite qu’on lui attribue. Pour lui, c’est une illusion, et une illusion ne peut pas durer longtemps, elle finira forcément par se rompre, le monde finira forcément par découvrir qu’il n’est pas si intelligent que ça, qu’il est nul même, qu’il ne connait rien (c’est ce qu’il pense).

Les zèbres qui ont ce sentiment d’imposture acceptent souvent les compliments mais ne les croient pas. Chaque avancée est pour eux liée à la chance. Et ironie du sort, chaque succès supplémentaire, au lieu de conforter le zèbre dans ses compétences, le conforte dans son sentiment d’imposture. Car s’il a réussi, on va lui en demander encore plus, et il sera donc encore moins capable d’y arriver (selon lui, toujours). Le succès mènera à plus d’attentes, plus d’exigences, et il se sent déjà incertain de maintenir son niveau actuel de performance, alors comment fera-t-il si on lui demande encore plus ?

Le cycle de l’imposture

En fait, il y a une sorte de cycle d’imposture chez la personne sujette au phénomène de l’imposteur. Il a été décrit dans l’étude de Pauline Rose Clance en 1985.

Le voici (illustré, c’est mieux!)

illustration cycle de l'imposteur - syndrome de l'imposteur - clance pauline

Chacun peut un jour expérimenter ce phénomène de l’imposteur, mais il existe tout de même certains facteurs qui favorisent son apparition et sa persistance, et notamment l’intelligence, le perfectionnisme et l’environnement.

L’intelligence.

Aucune étude n’a été faite à ce jour sur la corrélation entre sentiment d’imposture et QI, mais de nombreux experts avancent l’hypothèse que l’effet de Dunning-Kruger (un biais cognitif selon lequel (entre autres) les personnes intelligentes auraient tendance à douter de leurs compétences et à les sous-estimer) pourrait déclencher ce sentiment d’imposture.

Le perfectionnisme.

Les zèbres ont tendance à viser très très haut. Ils sont extrêmement exigeants envers eux-mêmes, et ont des attentes parfois quasi impossibles à combler. Le problème, c’est que ces attentes vont représenter non seulement leurs objectifs mais aussi leur manière de s’auto-évaluer. S’il y a le moindre petit espace entre leur réalisation et cet objectif quasi impossible, c’est qu’ils ont raté. Dès lors, n’importe quelle personne qui les félicitera sera discréditée. Ils ne comprendront pas sa réaction positive, puisque selon eux ils ont raté. Le perfectionnisme favorise le sentiment d’imposture en fixant des objectifs de perfection presque impossibles à atteindre mais que le zèbre considère comme LE succès.

le perfectionnisme - illustration - rayures et ratures - peur de l'échec imposteur

L’environnement

Enfin, un certain type d’environnement peut servir de couveuse au phénomène d’imposteur. Ceux qui par exemple ont grandi avec la peur de ne pas être assez « bien », d’être abandonnés s’ils avaient de mauvais résultats ou la peur de ne pas combler les attentes que leurs parents avaient d’eux au niveau professionnel, seront plus sujets à ce sentiment d’imposture car leur estime de soi est très basse. Pour eux, l’ambition est avant tout motivée par le désir profond d’éviter tout sentiment de honte.

xx

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Bon à savoir pour ceux qui se reconnaissent dans ce phénomène (zèbre ou non) :

Les vrais imposteurs ne connaissent pas ce phénomène.

C’est un sentiment dont beaucoup feront l’expérience au cours de leur vie, et les personnes douées peut-être davantage, mais ce n’est pas une condition permanente, ni une pathologie.

Ce sentiment est souvent lié au succès, quand on y pense, mais ce n’est pas une condition nécessaire pour réussir.

Il n’y a aucune raison d’avoir peur de montrer que l’on croit en ses compétences. On peut avoir un regard bienveillant sur soi-même.

Je vous dis à bientôt pour un nouvel article,

Chloé

Les livres Rayures et Ratures sont disponibles !

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40 Commentaires

  • Reply Cindy 3 août 2017 at 9 h 08 min

    Oh là là… j’ai l’impression qu’on parle de moi dans cet article lol. C’est incroyable, mot pour mot ! Mon fils est un petit zèbre, et maintenant que je comprends mieux les caractéristiques, les descriptions me font penser à moi (mais je n’ai pas le « courage » de faire le test…).

    • Reply Sandrine 26 janvier 2021 at 18 h 12 min

      Bonjour, ça fait tellement de bien de lire tous ces articles, tous ces témoignages. Moi non plus je n’ose pas faire le test car je suis encore dans le déni alors que je me reconnais dans toutes ces descriptions mais je ne me considère ABSOLUMENT PAS comme une personne intelligente. J’ai même toujours pensé que j’étais en dessous de la moyenne (j’en suis encore persuadée).

  • Reply Rayures et Ratures 3 août 2017 at 9 h 43 min

    🙂 C’est très souvent le cas, les parents se découvrent via l’identification de leurs enfants ! Quant au test, ce n’est pas une question de courage rassurez-vous, vous verrez quand ça sera le bon moment pour vous et si vous en ressentez le besoin 🙂 Et si c’est le test « écrit » qui vous fait peur, vous pouvez aussi consulter un psy spécialisé sur le sujet sans forcément passer de test formel !

  • Reply sylvie 3 août 2017 at 10 h 44 min

    je n’avais encore jamais rien lu à ce sujet… je me comprends mieux plein de choses, sur ma fille et moi….Merci 🙂

  • Reply Carine 4 août 2017 at 14 h 29 min

    Oh un nouvel article dans lequel je me reconnais aussi comme dans quasiment tous les autres ;-)…
    Il y a un mois et demi, un terme pour moi inconnu au bataillon: « HP », m’a emmenée de fil en aiguille sur différents sites et blogs traitant des « zèbres ». Et là quelque chose a résonné en moi. J’ai découvert votre blog, vos illustrations qui m’ont redonné le sourire et m’ont décidée à passer un test qui a confirmé ce que j’ai pressenti . A 33 ans je décrypte enfin mon mode de fonctionnement, mon histoire, ma singularité (qui finalement n’est donc plus si singulière 🙂 ). Pour expliquer celle que je suis sans passer par les préjugés (que j’avais moi aussi) liés à l’expression de « surdoué », je partage le lien de votre blog.

    Alors je voulais simplement vous dire mille fois merci pour vos articles Chloé, qui permettent très certainement à un grand nombre de personnes de se reconnaître et de pouvoir se dire: « alors je ne suis pas fou/folle, c’est normal de ressentir cela et d’avoir ces réactions-là ». Au grand plaisir de lire vos prochains billets.

    • Reply Rayures et Ratures 5 août 2017 at 14 h 38 min

      Merci à vous pour ce gentil message 🙂

  • Reply Cindy 5 août 2017 at 14 h 33 min

    Merci. En fait oui c’est juste l’idée de passer un test qui me fait peur. Je m’en sens pas capable… Rien que le mot me fait flipper, je prends ça comme une épreuve… Un examen, le truc qui me tétanise ou je perdrais mes moyens, j’ai pourtant bien eu les explications de la spécialiste, censées me rassurer… C’était pas écrit là, le test, plutôt dans l’échange, du verbal, comme pour mon fils…Mais test quand même

  • Reply Hakuo 18 août 2017 at 17 h 01 min

    Bonjour ! Super article comme d’hab, (tes illustrations sont tellement inspirantes et cools..dès que je les vois elle me donne envie de faire à moi aussi pleins de dessins)

    Je me posais une question : si un zèbre considère être « surdoué » comme une qualité, quelque chose de génial, un « niveau intellectuel à avoir absolument » -et c’est souvent le cas à cause des préjugés-, ce ne serait pas à cause du phénomène de l’imposteur qu’il se sent obligé de nier sa surdouance ?

  • Reply Mathieu Rambaud 4 novembre 2017 at 23 h 06 min

    Excellent, tellement vrai, si bien décrit.

    • Reply Rayures et Ratures 17 novembre 2017 at 10 h 33 min

      Merci beaucoup 🙂

  • Reply Hans 28 novembre 2017 at 15 h 16 min

    Bonjour Chloé, merci pour ce superbe article qui reflète à la perfection ce que rencontre une personne dont je suis très proche. Elle pratique avec une grande application le « self-bashing » (le fait de s’auto-dénigrer en permanence) et estime notamment avoir été retenue à un concours très sélectif non pas par son talent et ses compétences, mais par erreur.
    Le problème, c’est qu’elle a rencontré au travail des personnes qui vont la faire se sentir encore plus nulle (par leurs propos, par leur attitude, par leur rejet systématique de ses réalisations (typiquement le genre de personnes qui rejettent radicalement les personnes réservées et un tant soi peu différentes), ce qui vient en quelque sorte « légitimer » à ses yeux ce sentiment de nullité, et renforcer encore son manque cruel d’estime de soi…
    Comment faire pour sortir de ce cycle infernal ? Tout conseil que vous pourrez me fournir me sera précieux pour l’aider à retrouver (un peu) de confiance en elle… 🙂
    Merci beaucoup !

    • Reply Rayures et Ratures 11 décembre 2017 at 14 h 14 min

      Bonjour,
      C’est une question compliquée… du moins pour moi car j’ai encore du mal à me sortir de ce cycle infernal aussi.
      Pour m’aider, j’essaye de noter les petites choses concrètes et réussies sur un papier, chaque jour. Quelque chose que j’ai fait et dont je suis fière (ça peut être un tout petit quelque chose). Et je le relis de temps en temps.
      C’est une toute petite chose qui n’est pas facile à faire, mais ça peut aider 🙂
      Bon courage!!

  • Reply CAUSSANEL YVES 18 décembre 2017 at 9 h 18 min

    Bientôt 69 ans et ce serai peut être un début de compréhension…….
    Et……20 ans de thérapie, pour quoi? Pas tout à fait pour rien tout de même.
    Mais cette souffrance spécifique n’a pas été entendue et soutenue.
    Mer
    ci

    • Reply Rayures et Ratures 11 janvier 2018 at 17 h 53 min

      J’espère que vous trouverez entente et soutien, Yves!
      Merci pour votre message

  • Reply silensio 3 janvier 2018 at 15 h 22 min

    bonjour

    j’ai parfois ce sentiment d’imposture quand je realise des sculptures en fil de fer j’ai meme l’impresion que ce n’est pas « moi » qui les ais faites c’est tres curieux et pourtant je sais avec raison que cela n’a rien a voir avec l’imposture ..car l’imposteur lui trompe abuse manipule en somme ment de maniere ehontée et avec un certain talent
    et pourtant je suis traversé par cette idée d’imposture cela me trouble comme si je ne pouvais pas réaliser quoi que ce soit
    merci de votre ..écoute
    prenez soin de vous

    • Reply Rayures et Ratures 11 janvier 2018 at 17 h 34 min

      Merci à vous de me lire 🙂

  • Reply Mathias 10 février 2018 at 15 h 00 min

    Par avance désolé, j’ai pleuré en lisant cet article et j’ai besoin de m’épancher…

    Cela fait à peine deux jours que je commence à lire des articles sur le sujet. Plus je lis, plus j’ai envie de pleurer…. à la fois de peine et de soulagement. Je me reconnais tellement dans tout ce que je lis! Ce sentiment d’imposture permanent, cette peur irrationnelle qu’un jour « le masque tombe », cette surprise systématique que l’on me fasse confiance, que l’on juge mon travail de qualité, alors que j’ai l’impression d’être un triste clown, de ne faire que du bricolage, de toucher à tout sans jamais finir, de me noyer dans un désordre pathologique…

    J’ai mille projets en tête, j’en ai souvent démarré plusieurs à la fois, connu des moments de surexcitation pendant quelques mois, mais très vite, dès que des gens me font confiance et attendent beaucoup de moi (à chaque fois que je m’engage dans un boulot, une asso, etc…), dès que je me rendais compte de l’ampleur de la tâche pour faire les choses comme je pense qu’elles doivent être faites, et me sentant totalement incapable d’atteindre ces objectifs que je suis le seul à me fixer, je procrastine, je repousse, je fume, je bois, je fais les choses de plus en plus à l’arrache, puis, mort de honte devant ma médiocrité, j’arrête tout…. ce qui nourrit encore plus mon sentiment de nullité

    Je passe mon temps à me dévaloriser, à m’insulter parfois… Mon entourage a du mal à comprendre : « tu réussis professionnellement, tu es en couple depuis bien longtemps, tu as des amis… et tu n’es jamais satisfait, tu te trouves toujours aussi nul,… » …. quand j’entends ça, la seule réponse que je trouve (en moi, je la dis rarement) : « non, tu te trompes, tu ne réalises pas à quel point cette image de réussite est faussée, tu n’imagines pas à quel point j’ai l’impression de vivre dans un mensonge ». Je déteste que les gens aient confiance dans mes capacités parce que ça me fout une boule au ventre, je sais qu’ils se trompent, que je ne serai pas à la hauteur de leur attente, qu’ils vont être déçus, fatalement…

    J’ai parlé de tout ça à de nombreux psychanalystes. Je prends des drogues (cannabis, alcool) depuis 18 ans pour canaliser les émotions, arrêter le flot des pensées, ou au contraire les laisser filer sans chercher à les contrôler…. AUjourd’hui j’ai 33 ans, je flirte régulièrement avec la dépression, je prends des anxiolytiques tous les jours, je dors mal, je fume trop de cannabis pour calmer les turbines…

    Et j’ai l’impression ENFIN de commencer à comprendre que je ne suis pas forcément ANORMAL. Je ne suis pas si je suis un zèbre, au fond de moi même je ne pense pas l’être, mais quand même….. ces pensées foisonnantes, permanentes, en réseau, cette impression parfois de saisir intuitivement des choses parce que je perçois une cohérence dans tout un fratras de liens de cause-à-effet que je suis incapable d’expliquer de façon claire, linéaire…. ces idées qui partent dans tous les sens, cette difficulté à s’organiser, ces milliers de projets permanents, ces attentes envers moi-même totalement irréalisables (mais qui sur le moment ne me semblent jamais exagérées, c’est juste que je pense que les choses doivent être faites comme cela, sinon ce n’est pas la peine de les faire…)

    La prochaine étape : passer des tests. Mais je suis déjà terrorisé à l’avance de les passer parce qu’au fond de moi je ne peux pas m’empêcher de me dire que NON, je ne PEUX PAS avoir un QI plus élevé que la moyenne, étant donné que je me sens si nul pour gérer ma vie quotidienne…. J’ai l’impression, rien que d’oser émettre l’hypothèse, que je ne suis qu’un prétentieux refoulé. Et si les tests montrent, comme je le pense, que ce je ne suis pas un « zèbre », ce qui me fait peur ce n’est pas de réaliser que je ne suis pas si intelligent, puisque d’une part je ne me sens pas intelligent, et que d’autre part je ne crois pas à une définition unique de l’intelligence…. C’est juste que j’ai peur de perdre un début d’explication à ce qui me pourrit la vie depuis si longtemps

    Désolé j’avais besoin que ça sorte, et là c’est anonyme, c’est gratuit, et ça n’aura aucune conséquence, je peux parler sans avoir trop honte….

    Merci pour votre blog

    • Reply Rayures et Ratures 12 février 2018 at 19 h 54 min

      Bonjour,
      Vous avez raison, et merci d’avoir osé partager ça avec nous 🙂
      Pour les tests, prenez votre temps, ils ne vous serviront pas si vous vous forcez. S’ils vous terrorisent pour le moment, c’est que ce n’est pas le moment ! Prenez soin de vous,
      Chloé

    • Reply fanny 27 mars 2019 at 8 h 46 min

      Bonjour, pas d’accord, vos écrits ont des conséquences… Sur vous je ne sais pas, sur les autres, oui… Je me suis retrouvée dans beaucoup de textes de Cloé (merci, merci, merci, merci, merci),et dans beaucoup des commentaires que j’ai lu. Mais c’est la première fois dans ce que je lis que quelqu’un exprime cette peur de « et si ce n’est pas ça, alors qu’est ce que je suis ? ». J’ai découvert mes rayures quand mon fils a été testé, en en parlant avec ma psychologue, c’était il y a 4 ans, je n’ai pas fait la démarche de faire les tests a l’époque, j’hésite aujourd’hui, mais cette même peur me bloque. Et si ce n’est pas ça, pourquoi je raisonne différemment des autres ? Pourquoi je faisais peur à mon chef car trop exigeante (avec moi et par extension avec lui) ? Pourquoi la majorité des personnes ne m’intéresse pas, ou peut, pourquoi je trouve moultes conversations insipides ???
      J’espère que vous avez pu avancer, seul ou avec une aide… C’est bien aussi, d’avoir de l’aide

  • Reply YVELIN 31 mars 2018 at 13 h 38 min

    Et l’imposture dans la vie amoureuse… Je me suis toujours considérée comme une arnaque car je n’étais jamais à l’image (j’ai failli dire à la hauteur !!) de ce que mes conjoints successifs attendaient. Jusqu’à ce que je comprenne que le problème venait de ce que moi même j’attendai d’une relation amoureuse et qui ne correspond pas à ce que les autres en attendent, en terme de confiance, partage, tendresse. Jusqu’à ce que je retrouve mon ami d’enfance, zèbre aussi…

  • Reply Estelle 5 juillet 2018 at 10 h 32 min

    Merci Mathias. J’aurais pu écrire tout ça, et toute la souffrance… Mais je vais surtout garder en tête une phrase, parce que j’ai la même peur !
    « C’est juste que j’ai peur de perdre un début d’explication à ce qui me pourrit la vie depuis si longtemps »
    J’espère que vous avez pu avancer et vous trouver.
    Je suis arrivée ici « par hasard »… et je remercie aussi l’artiste qui a créé ce blog 🙂

  • Reply llaurett 11 octobre 2018 at 15 h 27 min

    Je me reconnais 🙂 merci

  • Reply llaurett 11 octobre 2018 at 16 h 03 min

    Je me reconnais 🙂 merci
    Je ne passerai pas les test. Je risque de les louper.
    Et ca ne servira a rien.

    Mais au niveau de la sensibilité, je suis bel et bien zebre.

    • Reply Rayures et Ratures 18 octobre 2018 at 15 h 28 min

      Aucune obligation de passer un test si on n’y est pas prêt 🙂 L’important est que vous soyez en paix avec vous-même ! Peut-être qu’un jour vous aurez envie de creuser le sujet en passant le test, peut-être pas, vous verrez ce qui est bon pour vous 🙂

  • Reply thomas 30 décembre 2018 at 13 h 33 min

    Bonjour
    Je ne sais pas si c’est un complexe de l’imposteur à proprement parler mais…
    Voilà. Je suis un élève en terminale S. En classe, je ne prends presque jamais les cours (j’ai commencé à les prendre il y a moins d’un an pour pouvoir les partager sur onenote avec le reste de ma classe). Je dessine ou je lis en permanence, je ne fais pas toujours les exercices en classe, et je ne lève pas la main avant de parler. En contrôle, je suis incapable (physiquement, j’ai vraiment du mal à écrire longtemps) d’écrire la moitié des pages que les autres écrivent. J’ai l’impression que je ne devrais pas réussir, vu que je ne fais rien de ce que je devrais faire, mais pourtant je me débrouille avec une moyenne qui tourne autour de 16,5. Une partie de moi se sent coupable de ne pas être plus scolaire, et l’autre sait pertinemment que ça ne servirait à rien. Aujourd’hui ça passe mieux auprès des autres, mais au collège je me faisais tout le temps traiter de « sale privilégié » pour ça.
    On me dit que c’est parce que je suis surdoué que je me débrouille comme ça, mais je suis dans une école spécialisée, dans ma classe il y a au moins 60% de surdoués. Il doit y avoir une autre raison…
    J’ai toujours peur de me retrouver en face de ce fameux « mur », de ne plus y arriver un jour, de devoir me mettre à faire comme je devrais (ce que je n’ai jamais su faire).

    Excellent article en tout cas, ce blog m’a aidé à comprendre certaines choses. (déficit de l’inhibition latente notamment)

    • Reply Rayures et Ratures 30 décembre 2018 at 16 h 35 min

      Merci pour ton message, si, je pense que cela ressemble à un complexe de l’imposteur ! N’hésite pas à parler aux enseignants et encadrants de ce « mur » qui te fait peur, peut-être qu’ils pourront t’aider à mettre en place une organisation pour t’éviter de te prendre ce mur, si jamais un jour il te fait face 🙂

      • Reply Thomas 30 décembre 2018 at 16 h 47 min

        Merci beaucoup de ta réponse

  • Reply thomas 30 décembre 2018 at 13 h 43 min

    Bonjour, j’avais posté un commentaire sous cet article mais j’ai l’impression qu’il n’est pas arrivé (si le commentaire finit par arriver en double c’est de ma faute, j’ai réessayé)

    • Reply Rayures et Ratures 30 décembre 2018 at 16 h 33 min

      C’est parce que je dois les valider avant qu’ils apparaissent, car j’ai beaucoup de spams 😉 Mais il est là, ça y est !

    • Reply Rayures et Ratures 30 décembre 2018 at 16 h 33 min

      C’est parce que je dois les valider avant qu’ils apparaissent, car j’ai beaucoup de spams 😉 Mais il est là, ça y est !

  • Reply Soi-meme-Poesie 19 février 2019 at 11 h 17 min

    Bonjour Et merci,
    J’avais déjà lu cet article, et par hasard, je retombe dessus.
    Il me transperce… il raisonne tellement.

    Je suis aujourd’hui très malheureuse dans mon travail, je travaille en agence d’architecture.
    ET voilà, prise ne flagrant délit, en fait je suis architecte salariée, et lorsque je dis ça… je me sens mal, car j’ai l’impression de ne pas mériter ce titre. Je ne vais pas rentrer dans les détails mais merci vraiment pour cet article, qui peut être m’aidera à sortir de mon enfermement.
    Soi-meme-Poesie

  • Reply Inégalité salariale : apprenez à négocier et communiquer - Laura Ciriani Communication 5 mars 2019 at 17 h 23 min

    […] Crédit Illustration : Le phénomène de l’imposteur, par Rayures et Ratures […]

  • Reply Yak 13 mars 2019 at 18 h 03 min

    J’ajouterais à cela que lorsqu’on a tellement conscience de ses propres lacunes, de tout ce qu’on ignore etc, c’est difficile de se satisfaire de ce qu’on sait / fait et qu’il est rapide de ne pas savoir s’arrêter sur les « réussites ».

    Personnellement je me dis toujours que ce que je sais ne suffit pas, que oui, fêter un examen alors que cela ne m’a demandé aucun effort n’est pas justifié parce que je ne mérite aucune félicitation, et en même temps j’entreprends rarement des choses qui me demandent des efforts (peur particulièrement handicapante de l’échec -_- parfaitement résumée par votre article sur le sujet d’ailleurs). Alors forcément oui, ya cette impression d’imposture, d’illégitimité et l’autocritique qui l’accompagne…

    J’ai parfois l’impression que mon cerveau est formaté pour fonctionner comme ça et pas autrement, depuis toujours et de façon immuable, alors que je sais bien que la plasticité cérébrale permet l’apprentissage de nouvelles façon de voir les choses… Mais c’est tellement compliqué, surtout quand on a tendance à ne voir que les trucs qui ne vont pas u_u

    En tout cas j’apprécie lire vos articles. Merci 🙂

  • Reply Zèbre enfoui 8 mai 2019 at 18 h 18 min

    Bonjour à tous et surtout à toi, Chloé, qui a eu la brillante idée d’illustrer de manière si claire et intelligible quelque chose de si complexe pour soi et les autres.
    En fin d’adolescence, j’ai été testée: un haut QI a été révélé. A l’époque, on parlait de QI. Je me rappelle avoir considéré ça comme une vaste escroquerie car je ne comprenais pas comment les tests passés pouvaient quantifier si précisément un QI. Ce fut pire quand je me suis renseignée et que j’ai découvert les gens célèbres qui, soi-disant, possédait ce QI. Bref, j’ai enfoui l’info. Ensuite, j’ai passé le BAC et là, toute ma famille s’en souvient car je ne suis pas rentrée immédiatement annoncer les résultats. Quand je suis enfin arrivée, et qu’on m’a littéralement assaillie, j’ai été déstabilisée par leur comportement. J’ai juste répondu: « Bien, oui, je l’ai ». C’était tellement normal à mes yeux, j’avais un peu travaillé quand même ! Mais plus de vingt ans plus tard, je peux vous assurer que ça leur laisse toujours une certaine aigreur. Je ne vous dis pas le savon qu’on m’a passé. Les réprimandes ont toutes tourné autour du fait que j’étais ingrate avec eux. Et tout a toujours fonctionné comme cela pour moi. Je parviens à être fière, très fière même parfois à en sauter partout et à vouloir le crier au monde entier, mais c’est assez rare et lorsque cela arrive, il y a la « redescente ». Parce qu’il faudra faire mieux ! J’apprends à m’écouter à cause de(ou grâce à) mes deux enfants « atypiques ». L’un a été testé petit mais la psy sco n’a pas voulu mettre une étiquette et l’autre est en phase de refus scolaire en primaire. L’école ne les satisfait pas. Elle m’a, moi-même, à peu près satisfaite pendant un temps et je suis devenue prof mais j’en ai vraiment fait le tour: la mauvaise prise en charge des spécificités, la volonté permanente de rester dans des schémas connus, les propos de trop nombreux collègues au sujet des enfants me font bondir et je ne parviens plus à me préserver. A tel point que ma chef m’a convoquée un jour pour me demander si je n’avais pas « fait partie des enfants dits précoces » et là, j’ai fondu en larmes! J’ai demandé ma mutation ! Oui, je réfléchis très très vite et ça m’emporte loin. Oui, je perçois des signes non-verbaux et verbaux que j’analyse instinctivement sans le faire exprès et c’est un enfer sur terre. Je passe pour bizarre dans mon travail parce que mes solutions sont bonnes, voire même meilleures, mais je les propose toujours trop tôt. Quelqu’un finit toujours par s’en emparer et personne ne semble se rappeler que j’étais celle qui les avait proposées. Je ne sais même pas si on ne m’entend pas ou comprend pas ou si c’est de la mauvaise foi. Mon plus virulent détracteur, par exemple, est devenu référent dans le domaine que j’avais moi-même voulu mettre en place et que personne n’avait songé à explorer mais qu’on avait massivement rejeté parce que trop nouveau, chronophage… Les nouveaux programmes font apparaître enfin ce sur quoi je travaille depuis des années mais à peine sous forme embryonnaire, hélas. Si je devais dire ça à quelqu’un je serais taxée de présomptueuse ! J’ai quand même essayé de faire part de mon bore-out à mon inspectrice mais en vain: pas de sous pour vous permettre de former vos collègues ou candidature prise en compte mais formateur sélectionné par coaptation (parce que ça aussi, à l’EN ça fonctionne bien: le pote qui met en place le pote…)
    J’ai réussi un moment à m’intéresser à autre chose alors j’ai plongé dans la créativité qui seule me soulage un peu dans une vie que je trouve trop terne. J’ai peint du jour au lendemain et exposé. Je sais que c’est bien aux yeux des autres. Ils payent pour cela mais je ne suis fière que l’instant de la fulgurance qui me fait réaliser une belle toile en un minimum de temps comme si j’étais habitée et que je libérais tout à cet instant-là. Quand on me commande un portrait, je préfère l’offrir car mon perfectionnisme m’empêche de le considérer réussi. Et puis, je suis devenue auteur de théâtre, ça a été très très cool mais juste le temps de me faire une notoriété. Quand j’ai été sélectionnée par France Télévision pour l’une de mes œuvres et que les contrats ont commencé à arriver (les emmerdes aussi car le côté juridique, administratif et légal me gonfle à outrance), j’ai débordée comme le lait sur le feu, et puis c’est retombé et actuellement je laisse tout ce travail choir en culpabilisant la nuit. Ma seule idée fixe du moment, c’est abandonner pour le moment la comédie pour mettre la vie, la vraie, la tragique, en scène. Je procrastine ou travaille trop, je m’épuise mentalement et physiquement et me demande si je vais y parvenir car tout dépend de l’éditeur. Le tout, vous ne serez sans doute pas surpris, est réalisé sous pseudonyme. Je ne veux pas qu’on rattache ces vies si différentes à ma personne. Je veux qu’on juge mon travail sans me juger, moi. Parfois, je m’autoflagelle pour les défis que je me fixe. Mes proches me disent que j’en fais trop . C’est évident que j’en fais trop mais une journée qui n’a pas servi à créer est une journée perdue à mes yeux. Alors j’aimerais juste avoir le droit de dire que je suis fatiguée sans être jugée parce que à part me mettre sous médication mon cerveau ne s’arrête pas et ce n’est pas de ma faute. Je suis dans l’attente des résultats de mes enfants et je me demande vraiment comment l’école et le collège vont gérer cela. J’ai peur que mon grand saborde encore son WISC car il sait faire… Et je crois que je vais devoir faire beaucoup de sport et de relaxation pour les aider tous les deux dans leurs spécificités et leurs déceptions. Juste pour rire: le plus jeune ne supporte pas quand un enseignant fait écrire dans l’agenda: relire, revoir, réviser… pétage de plombs assuré ! Y a du boulot pour les petits zèbres si on considère que les enseignants dot je fais partie doivent faire attention à chaque consigne, chaque mot employés !
    Alors oui, Chloé, tu as raison les HP sont extras et doivent le savoir ou s’en persuader. Le foisonnement d’idées, la fulgurance sont précieux et rendent chacun unique mais il faut que la société gagne aussi en respect et en tolérance pour que l’on s’y sente bien. J’imagine, là encore, que ceux qui ne sont pas HP et se sentent incompris ou victime des autres vont crier au scandale en me lisant sauf s’ils ont pris le temps de lire tes beaux billets. Evidemment, il vaut mieux être dans un état de douance que l’inverse par exemple mais c’est précisément cet état-là qui crée nos douloureuses perceptions du monde parce qu’il ne sera jamais à la hauteur de nos attentes.
    Bien à vous , et protégez bien vos petits zèbres: imposez-vous auprès de l’institution, revendiquez, payez s’il le faut un psy compétent en libéral, car l’école n’est pas encore prête malgré les efforts de rares passionnés clairvoyants. 😉

  • Reply Estellidae 20 mai 2019 at 15 h 12 min

    Ça fait tellement du bien de lire votre blog que j’en perds mes mots…
    En plus de m’avoir commandé à l’instant un exemplaire du livre, j’envisage d’en offrir à mes proches pour qu’ils puissent enfin entre-apercevoir ce que je ressens au quotidien ( et en plus de façon ludique !).
    Merci, vraiment !

    • Reply Rayures et Ratures 21 mai 2019 at 8 h 29 min

      Oh merci beaucoup pour ce gentil message qui m’encourage ! Je vais de ce pas préparer votre colis 🙂

  • Reply Fabrice Micheau 6 octobre 2019 at 11 h 35 min

    Merci Cloé. Ton travail et ton style sont toujours magnifique. A bientôt …..

  • Reply Hobbes 8 novembre 2019 at 13 h 46 min

    18 ans après avoir été diagnostiqué, mon syndrome de l’imposteur reste. Sans la peur d’être découvert, parce que j’ai appris que les gens ne sont pas assez malins pour me « démasquer », mais avec justement une terrible déception. En 20 ans, j’ai travaillé à satisfaction de mes patrons comme chasseur de tête, web designer, sociologue chargé d’enquête, chef de projet en packaging, gestionnaire de dossier, directeur artistique puis conseiller en insertion professionnelle… forcément, toujours en me formant sur le tas. J’ai donc les compétences, mais pas de formation reconnue. Je refuse donc les étiquettes, mais je m’auto-exclu des promotions professionnelles qui exigent des titres. C’est là que ce heurte, finalement, ce « masque parfait » qui joue les caméléons jusqu’à un certain stade (et âge), mais fini par être rattrapé par un système qui veut faire entrer chacun dans une case, avec l’étiquette et le diplôme correspondant.

  • Reply Lepine 20 décembre 2020 at 19 h 39 min

    Incroyable, j’ai l’impression qu’on parle de moi. C’est rassurant….et ou inquiétant. En même temps on vient seulement de me diagnostiquer à 47 ans

  • Reply Enola 15 juin 2021 at 21 h 18 min

    J’ai beaucoup trop aimé ton article, merci, c’est super bien expliqué !!

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