Quels sont les personnages de fiction surdoués ? Est-ce qu’on s’y identifie quand on est haut potentiel (HPI) ? Pourquoi ? Et pourquoi c’est vraiment très important, de s’identifier à des personnages fictifs ?
Parfois, dans les recoins de la fiction, nous trouvons des échos de notre propre vie. Les personnages de roman, de cinéma ou de bande dessinée nous parlent souvent d’une manière inattendue. S’attacher à un personnage fictif peut même servir de guide, de repère, surtout quand on se sent un peu différent. Ce ne sont en réalité pas forcément des personnages surdoués ou partageant toutes nos caractéristiques, mais des personnalités qui résonnent en nous avec une intensité particulière. Pour plein de raisons.
Avant de parler des personnages auxquels on s’identifie, nous, j’avais envie d’explorer et d’analyser les personnages de fiction que l’on considère surdoués.
Les personnages de fiction surdoués
Qui sont ces personnages ?
Vous pouvez trouver une liste de personnages fictifs surdoués plus complète sur Wikipedia.
- Sherlock Holmes – Créé par Sir Arthur Conan Doyle, Sherlock Holmes est célèbre pour son intelligence extraordinaire, ses capacités de déduction et d’observation.
- Hermione Granger de la série « Harry Potter » de J.K. Rowling. On connaît Hermione souvent pour son intelligence vive, son amour pour les livres et son excellente mémoire.
- Spock de « Star Trek » – En tant que Vulcain, Spock est doté d’une logique et d’une intelligence supérieures, qualités qui sont centrales à son personnage.
- Lisbeth Salander de la série « Millénium » de Stieg Larsson – Lisbeth est une hackeuse de génie avec des compétences exceptionnelles en mathématiques et en recherche.
- Will Hunting du film « Good Will Hunting ». Will, c’est un autodidacte doté d’une intelligence naturelle remarquable, particulièrement en mathématiques.
- Tony Stark (Iron Man) de l’univers Marvel – Tony Stark est un ingénieur et inventeur génial, connu pour son intelligence et son innovation.
- L de « Death Note » – L est un détective brillant avec des compétences d’analyse et de déduction hors du commun.
- Dr. Gregory House de la série « House, M.D. » – House est un médecin diagnosticien de génie avec une capacité remarquable à résoudre des cas médicaux complexes.
- Sheldon Cooper de la série « The Big Bang Theory » – Sheldon est un physicien théoricien socialement maladroit mais intellectuellement brillant. On le présente à la fois comme surdoué et comme ayant des troubles du spectre autistique.
Personnages surdoués ou personnages clichés ?
Ces personnages, bien qu’étant des créations fictives, représentent différentes facettes du haut potentiel intellectuel, allant de l’habileté analytique et logique à la créativité et à l’innovation. Mais surtout, ils vont droit dans les clichés qu’on a à propos des personnes surdouées. Performance, résultats académiques brillants, génie incompris, difficultés sociales, tout est là.
Ce qui m’intéresse, moi, vous le savez si vous me suivez depuis un moment, c’est d’aller au-delà des clichés. Par curiosité, j’ai donc demandé aux lecteur.ices de Rayures et Ratures à quels personnages de fiction ils/elles s’identifient.
Les personnages de fiction auxquels les surdoués s’identifient
Désolée, je suis obligée d’écrire “les surdoués” dans le titre pour faire plaisir à Google et que vous tombiez sur mon article. En réalité, je ne m’intéresse pas aux “surdoués” comme groupe homogène. Je m’intéresse à vous, qui que vous soyez.
J’ai été très émue en découvrant la diversité et la richesse des profils des personnages que vous avez cités.
Car je me suis moi-même identifiée à certains de ces personnages plus jeune. Ils ont fait partie intégrante de mon adolescence. D’autres m’étaient inconnus, et en cherchant des informations à leur sujet, j’ai ressenti beaucoup d’empathie pour chacun d’eux. Je sais, c’est “juste” de la fiction. Mais quand même, j’ai découvert de sacrées histoires de vie (fictives) !
Qui sont ces personnages ?
Voici donc, lectrices et lecteurs, les noms de personnages qui sont le plus souvent revenus dans vos réponses :
- Anne de Green Gables : Personnage principal du roman, Anne est imaginative, parlante et pleine de vie. Elle a un fort sens de la justice et de l’indépendance.
- Raven de The 100 : Ingénieure mécanique et informatique douée. Raven se distingue par sa résilience, son ingéniosité et sa capacité à résoudre des problèmes complexes.
- Temperance Brennan (Bones) : Une anthropologue judiciaire brillante, très logique et rationnelle. Elle a parfois du mal à comprendre les émotions et les subtilités sociales.
- Jess de New Girl : Enseignante espiègle et optimiste, on aime Jess pour sa nature empathique, sa créativité et son approche originale de la vie.
- Luna Lovegood (Harry Potter) : Luna est connue pour son excentricité, sa sagesse unique et sa capacité à voir au-delà des apparences.
- Lizzie Bennett (Pride and Prejudice) : Intelligente, vive d’esprit et indépendante. Lizzie se distingue par sa capacité à remettre en question les normes sociales de son époque.
- Annalise Keating (How to get away with murder) : Professeure de droit et avocate de la défense, on met souvent en avant l’ intelligence aiguisée d’Annalise, sa détermination, et son habileté à manipuler les situations en sa faveur.
- Lynette Scavo (Desperate Housewives) : Lynette est intelligente, pragmatique, très active et souvent le pilier de sa famille, jonglant entre vie professionnelle et responsabilités familiales.
- Eleanor Oliphant : Personnage principal du roman « Eleanor Oliphant va très bien ». Elle est caractérisée par sa franchise, son intelligence et son “manque de compétences sociales” selon les résumés et critiques du livre.
- Edward aux mains d’argent : Personnage éponyme du film, Edward est doux, créatif et doté de mains mécaniques uniques, mais il est socialement maladroit et souvent incompris.
- Phil Dunphy (Modern Family) : Agent immobilier excentrique et père dévoué, Phil a de l humour, un côté aimant et une approche souvent non conventionnelle de la parentalité.
- Malcolm (Malcolm in the Middle) : Un adolescent avec des capacités intellectuelles exceptionnelles, qui grandit dans une famille…chaotique.
- Joey (Dawson’s Creek) : Joey est intelligente, artistique et émotionnellement résiliente, souvent confrontée à des défis personnels et familiaux.
- Hermione Granger (Harry Potter) : Brillante, déterminée et dotée d’un fort sens de la justice, Hermione est un pilier intellectuel et moral du trio Harry/Ron/Hermione.
- Leslie Knope (Parks and Recreation) : Extrêmement enthousiaste, dévouée et passionnée par son travail dans l’administration publique, Leslie est connue pour son optimisme indéfectible et son éthique de travail.
Comme vous pouvez le constater, nous avons là un spectre varié et fascinant de personnalités et traits de caractère. J’ai illustré celles/ceux qui revenaient le plus souvent dans vos réponses :
Qu’ont-ils/elles en commun ?
On a quelques personnages qui incarnent la marginalité, l’étrangeté, la fantaisie. Ils ont une résonance particulière pour les personnes qui souffrent d’un sentiment de décalage. De l’impression d’être mises à l’écart en raison de leur différence, quelle qu’elle soit. D’autres incarnent la force, l’ambition, la détermination. D’autres encore nous touchent par leur façon d’interagir avec les autres qui n’est pas toujours comprise, et un peu maladroite.
Malgré leurs différences, ces personnages partagent – je trouve- des caractéristiques communes. Ils sont complexes. Intelligents, sensibles, créatifs.
Je me souviens m’être moi-même identifiée à Luna Lovegood lorsque j’étais adolescente. Elle représentait ce sentiment d’être un peu à l’écart du monde normal, de peiner à trouver ma place, et cette identification m’a apporté un grand réconfort. On parlait d’ailleurs de ce réconfort dans Rayures et Ratures 2, dans toute la partie sur l’adolescence. L’identification à des personnages de fiction a aidé de nombreux adolescent.es surdoués à traverser cette période. Elle fait partie des astuces partagées dans le livre.
Je me reconnaissais également dans certains traits de Paloma (dans le roman l’Elegance du Hérisson), dans Lou, la jeune fille du roman No et moi et encore plus jeune en Siméon, dans “Oh Boy” . Pourtant, aujourd’hui, je ne me reconnais plus en eux. En revanche, si vous avez déjà vu mon ordinateur ou mon carnet de notes vous le savez déjà, je suis très attachée au personnage de Leslie Knope, que je peux même considérer comme une mentore !
Comme quoi, on évolue.
Ces identifications ne sont pas figées. Elles changent et évoluent avec nous. À chaque étape de notre vie, différents personnages résonnent en nous, reflétant nos luttes, nos succès et nos aspirations. Ils nous font du bien. C’est dans ce miroir de la fiction que nous pouvons souvent trouver la force de comprendre et d’embrasser notre propre histoire.
Pourquoi l’identification à des personnages de fiction est-elle si importante ?
L’identification à des personnages de fiction surdoués ou non n’est pas une simple distraction. Elle répond à un besoin profond d’appartenance. (Je sais, je vous dis depuis des mois que je vais publier un article sur ce besoin d’appartenance, et je ne l’ai toujours pas fait car il y a tant à dire que je n’arrive pas à le structurer. Mais ça viendra, promis !)
Dans un monde où nous sommes souvent confrontés à l’isolement ou à l’incompréhension, ces personnages deviennent des amis, des mentors, voire des versions idéalisées de nous-mêmes. Ils nous offrent un espace où nous pouvons explorer en toute sécurité nos peurs, nos rêves et nos défis.
Dans les moments compliqués de notre vie, ces personnages deviennent des points d’ancrage. Lorsqu’on traverse des épreuves, qu’on se sent perdu.e ou incompris.e, il est rassurant de trouver chez eux une constance, une compréhension. Ils ne jugent pas, ils n’exigent rien en retour. Leur simple existence dans nos esprits offre un réconfort et une présence stable dans un monde en perpétuel changement.
Je trouve également fascinant de voir comment notre attachement à certains personnages évolue avec le temps. À certaines périodes, un personnage particulier résonne profondément en nous, répondant à un besoin ou à un état d’esprit spécifique. Avec le temps, à mesure que nous évoluons, notre lien avec ce personnage peut s’atténuer, mais l’affection demeure. C’est un peu comme une vieille amitié. Même si on ne se parle plus tous les jours, le lien et les souvenirs restent.
Finalement, les personnages fictifs…
…sont un peu comme des compagnons de voyage dans notre quête permanente d’identité. Ils sont des reflets de nos propres histoires, des guides dans notre cheminement. Ils nous aident à naviguer dans les complexités de la vie, à trouver un sens dans nos expériences et à construire notre propre récit. Leur influence va bien au-delà de la page ou de l’écran. Ils habitent nos pensées et façonnent notre façon de voir le monde. C’est reposant, rassurant, et excitant. Enfin je trouve. La fiction est d’ailleurs un remède à beaucoup de maux pour moi. Quand je perds pied, quand je suis triste, ou que je n’arrive plus à rien faire, je me plonge dans les histoires. Je vis d’autres vies, à travers les personnages. Puis je remonte à la surface et je reprends la mienne quand ça va mieux.
Et vous, quel est votre rapport à la fiction ? Avez-vous des personnages favoris ? Des personnages qui vous guident encore aujourd’hui ? Auxquels vous vous raccrochez dans les moments de doute en vous demandant “et comment il/elle aurait fait?” ?
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7 Commentaires
En commençant l’article, je pensais à un personnage précis tout en me disant, oh non, il n’y a que moi qui pense à elle, je vais plomber la moyenne d’âge avec elle… Et puis, quelle joie ! Lizzy Elizabeth Bennet ! Mon amie, mon modèle.
Merci pour cet article.
Haha mais non, de très nombreuses lectrices et quelques lecteurs m’ont parlé d’elle 🙂
C’est bizarre parce que souvent, les personnages de fiction que j’aime le plus ont une personnalité éloignée de la mienne, dans laquelle je ne pourrais pas me reconnaître…
Honnêtement s’il existait des personnages de fiction qui fassent échos à mon imaginaire, soient suffisamment prégnant pour m’inspirer une certaine identification, il me faudrait alors remonter aux séries télévisées de ma petite enfance, puis de mon adolescence, pour évoquer certaines figures atypiques en leur temps, à savoir celles peuplant les intrigues de « MacGyver », « The Misfits of Science », ou bien encore « Sliders » entre autres …
youtube.com/watch?v=fupb6107Xtk
Quand j’étais enfant j’aimais bien les personnages de fiction de la sérié télévisuelle « The Misfits of Science » …
Je crois que mon personnage de fiction préféré il y a quelques années était Ficelle, personnage de la série de livres Fantômette.
C’est certes un peu étrange, je devais bien être la seule de mon âge à lire ce genre de livres (j’ai 16 ans), mais j’aime énormément Ficelle, elle est vraiment incroyable et très drôle. J’ai relu la série un nombre incalculable de fois et je connais tous les tomes par cœur… sauf ceux où elle n’apparaît pas !
Je me suis souvent dit que je lui ressemblais un peu, car elle change de centres d’intérêt comme de chaussettes (les chaussettes restant toutefois une constante dans l’œuvre ficellienne !), part en vacances avec toutes sortes d’objets inutiles, utilise le langage comme ça lui chante, est un peu idéaliste, n’a aucun goût en matière de vêtements… et n’aime pas l’école !
Je découvre ton travail aujourd’hui, puisque j’ai appris en ce jour que j’étais une zèbre ! Cela m’interroge beaucoup et me soulage car met des mots sur mon vécu et ma façon d’être au monde.
Mon héroïne qui me fait tant de bien à retrouver, c’est Anne Shirley pour moi aussi. Je l’ai « rencontrée » en roman il y a un an et demi et depuis mon coeur bat avec le sien !
Bref, merci pour tes écrits et tout ce que tu partages !