Je ne sais pas si ce terme existe vraiment, ni s’il vous parle. Mais dans ma tête, cela fait quelques mois que ce mot me vient à l’esprit lorsque je vois passer des posts sur les personnes à haut potentiel. Je lis qu’elles sont plus sujettes à la dépression, aux troubles anxieux, aux troubles du comportement alimentaire, au développement de maladies auto immunes, aux pièges des pervers narcissiques… Et je me demande si l’on n’en fait pas trop. Si on ne va pas trop loin. Je me dis que, parfois, on cherche des excuses pour contourner un problème.
Pour moi, la sur-attribution, c’est un réel fléau de tout sujet, pas seulement du haut potentiel, et c’est ça :
Alors bien sûr, je ne dis pas qu’il n’y a aucun lien entre la douance et tous ces sujets évoqués plus haut. Je n’en sais rien. Pour certains, l’intuition me murmure que oui, il y en a un. Dans tous les cas, je trouve cela passionnant d’étudier ces connexions potentielles. J’aimerais beaucoup conduire des études pour en savoir davantage. Explorer ces thématiques. Je salue ceux qui prennent l’initiative de faire des mini-sondages, qui ne permettent pas de tirer des conclusions car la méthode n’est pas validée scientifiquement, mais qui peuvent orienter la réflexion, nous donner des pistes pour aller creuser dans une direction.
Mais pour l’instant, nous n’avons pas ou peu d’études, et ne pouvons rien affirmer. Ce qui n’est pas grave, on n’a pas toujours besoin de tout savoir. Souvent, les zèbres aiment d’ailleurs chercher, se questionner par eux-même, et ne pas avoir encore de réponse définie sur un sujet permet de pousser la réflexion un peu plus loin.
Ce qui me gêne, ce sont ces publications qui partagent des affirmations sans sources. Qui n’encouragent pas à réfléchir mais donnent l’impression d’énoncer une vérité. Qui, pour moi, tendent un piège à toutes ces personnes, zèbres ou non, qui se retrouvent dans la description, et qui sont à un moment de leur vie difficile où elles prendront toutes les informations qu’on leur donne sans avoir l’énergie de faire le tri. Je trouve cela dangereux pour elles.
C’est aussi problématique car cela entretient les stéréotypes sur la douance, qui portent préjudice aux premiers concernés. Une enseignante m’écrivait il y a quelques semaines pour me dire que de plus en plus, dès qu’un enfant avait un comportement perturbateur en classe, les parents le pensaient surdoué, ne cherchaient pas d’autre explication, et, surtout, ne cherchaient pas comment l’aider. L’enfant reste en difficulté, l’enseignante aussi, et au fil du temps ne veut plus entendre parler des enfants précoces.
En fait, ce qui me gêne, c’est quand on tente de tout expliquer par cette nouvelle donnée que l’on vient d’acquérir (sur soi ou sur un proche), sans aller plus loin. Comme si c’était une fatalité. Alors bien sûr, la tendance à vouloir tout analyser par le prisme de la douance ou de l’hypersensibilité dans un premier temps, c’est normal, c’est humain. Ça bouleverse. Je suis passée par cette étape, et Alice, qui a témoigné sur le blog, aussi.
Mais si cette période où l’on attribue tout ce qui nous fait souffrir à ces rayures que l’on découvre dure trop longtemps, on peut passer à côté du problème, l’excuser, abandonner l’idée de le résoudre.
Et souffrir encore.
Vouloir à tout prix expliquer une souffrance, c’est humain, et ça nous rassure. Quand on apprend qu’on est zèbre, et qu’on voit passer toutes sortes de publications formant des liens là où il n’y en a pas forcément, on peut aisément se laisser emporter vers l’explication la plus simple : c’est parce qu’on est comme ça.
Mais une souffrance, quelle qu’elle soit, est toujours liée à plein de facteurs, et n’est jamais définitive.
Alors, on peut chercher à identifier plusieurs facteurs, avec l’aide d’une personne extérieure si besoin, pour essayer de résoudre le problème. On n’aura peut-être jamais une explication exacte du pourquoi du comment on a vécu telle difficulté, mais on aura annihilé la souffrance.
Vous êtes un zèbre, mais vous n’êtes pas juste un zèbre.
La douance n’explique pas tout, ce n’est pas parce que vous êtes à haut potentiel que vous souffrez d’un trouble anxieux généralisé (je prends l’anxiété comme exemple mais c’est valable pour tout), mais la douance ne protège pas non plus, vous pouvez très bien être zèbre ET souffrir d’un trouble anxieux généralisé pour continuer sur le même exemple.
Vous êtes bien plus qu’un zèbre, vous êtes un tout.
J’espère que cet article vous a plu ! Je poste moins souvent car je travaille sur le second (donc dernier) livre de Rayures et Ratures, et promis, je publierai certains chapitres sur le blog, pour vous 🙂
En attendant, Rayures et Ratures est toujours disponible ici.
A bientôt,
Chloé
25 Commentaires
Bonjour Chloé, toujours agréable de vous lire. Votre plume est toujours précise, déterminée, acérée, ouverte, pleine de bon sens…Oui chaque individu est un tout. La découverte de ce tout est parfois vertigineuse, troublante, angoissante.
C’est à la suite d’un BO j’ai replongé dans des ouvrages sur l’hypersensibilité, le haut-potentiel que des amis m’avaient incités à lire mais à l’époque le terme haut potentiel me faisait sourire. Moi haut potentiel ? Moi hypersensible ? Une psychothérapie m’a ouvert les yeux. Votre ouvrage rayures et ratures m’a aussi aidé dans la compréhension. Et je remercie ce BO grâce auquel je revis (mais avec d’autres angoisses)
J’aime bien ce terme de sur-attribution. Je m’interroge justement sur les relations entre Burn-Out et douance. Pourquoi j’en suis arrivé là ? « C’est parce que je suis zèbre que je suis en BO ». Cette question je me la pose forcément. Et je ne trouve pas d’études suffisamment étayées sur ce sujet. A l’inverse il ne faut pas tomber dans le piège « j’ai fait un BO parce que je suis zèbre…Les sujets de réflexions ne sont pas prêts de s’éteindre.
Merci Chloé pour ce que vous faites. Un câlin à Némo et Newton.
Merci beaucoup Jacques ! Le lien burn out et haut potentiel est super intéressant à creuser je trouve, car quel qu’il soit, nombreux sont les zèbres qui ont été détectés grâce au travail sur eux engagé après un burn-out ! Comme quoi… 🙂
Cet article arrive à point nommé. Ca fait de ça plusieurs semaines que je m’intéresse beaucoup (trop) à la douance. Speech classique : je suis (re)tombé dessus, un peu par hasard, mais j’ai pris tout ça un peu plus au sérieux, j’ai lu des articles, je m’y suis reconnu, j’ai creusé, encore et encore, et j’en ai versé des larmes. Mais c’est trop facile de s’identifier d’office à tout ça. Pour tout dire, toutes ces découvertes m’ont même fait très peur dans un premier temps, et je me suis naturellement attribué tous les traits caractériels et cognitifs qui étaient énoncés (alors même que j’avais l’impression de m’être amélioré sur beaucoup de ces points sans savoir avant qu’il étaient liés à la douance) c’est comme si je m’attribuais automatiquement tout ce qu’on pouvait dire sur les zèbres, contre mon gré, alors que je n’en suis peut-être pas un. Instinctivement, j’ai commencé à m’emprisonner tout seul dans une case qui ne devrait pas avoir lieu d’être, car quand on apprend tout ça d’un coup, de manière aussi brusque, forcément, ça choque, et on se sent perdu, coincé dans une situation qui ne peut s’améliorer. Et pourtant, c’est la meilleure manière de saper notre propre identité, de nous oublier alors que le but même de la démarche de départ, c’est justement d’apprendre à mieux se connaître. Donc pour ça, je ne peux que te remercier de cet article (et de tous les autres d’ailleurs) si bienveillant, qui aide à prendre du recul et à réfléchir plus posément. Merci pour ton super boulot!
merci Chloé… votre post permet de bien reconsidérer le fait que nous sommes un tout, avec multi potentiels et multi paramètres également extérieurs… stop au catalogage systématique !
🙂 🙂
Bonjour Chloé,
Merci beaucoup pour cet article. Je vous rejoins particulièrement dans cette idée de sur-attribution. De nos jours, on entend tout et n’importe quoi sur la douance… Je viens (à l’instant !) de tomber sur une vidéo de l’AFIS (Association Française pour l’Information Scientifique) dans laquelle il est question du biais d’échantillonnage. L’idée, c’est qu’on ne détecte que les surdoués qui ont « un problème » (a priori, celui pour qui tout va bien ne va pas aller passer un test de QI pour s’amuser). Ainsi, les seuls échantillons de personnes douées que l’on a pour réaliser les statistiques sont constitués d’une population biaisée et infime des zèbres. Or, pour beaucoup (dont moi par exemple), tout va bien. Il n’est pas question d’échec scolaire ou de saut de classe, de burn-out, ou je ne sais quoi.
Voici le lien de la vidéo si vous êtes intéressée : https://www.youtube.com/watch?v=BVmgQetfCyA&list=PLXuvhHEXJGmw7sC6vdLMhGQItlF7T4op6&index=4
Excellente journée,
Paul
Exactement ! Les livres sur la douance notamment ceux de Nicolas Gauvrit présentent souvent ce biais d’ailleurs. C’est la raison pour laquelle on ne peut jamais faire de généralité quant aux ressentis des zèbres, chacun a le sien. C’est important de rappeler que pour certains tout va bien. Mais ceux qui se renseignent sur le sujet sont généralement en souffrance, que ce soit lié ou non à cette particularité, et découvrir leur propre fonctionnement les aide dans ce chemin 🙂
Bonjour.
Je découvre cet endroit par pure hasard, dans cette période d’attente des résultats d’un WAIS IV passé après des années a ne pas vouloir le passer (mais a un moment, faut bien y aller, au moins si il n’y a rien, on est sure).
Je parcours les articles avec plaisir, la plume glisse à merveille et ça se lit avec plaisir.
Mais pour ce sujet précis, je me sens de laisser un petit commentaire (et puis, c’est important que les « silencieux » laissent parfois trace que « oui, c’est bien, j’aime, merci »).
J’ai croisé beaucoup de gens (je travail dans le médicale et dans le sport, autant dire qu’entre les patients et les élèves, j’ai de quoi faire! ) et j’ai remarqué au fur et a mesure des années que de plus en plus de gens avaient cette tendance a la « sur attribution » comme elle a l’air d’être envisagée : ils prennent un constat qui pourrait les toucher et le considère comme véridique, sans aller plus loin. De ce que je vois, ça a l’air d’etre une façon aussi de se dédouaner, de ne pas a se demander qu’est ce qu’on peut faire pour changer. C’est sécurisant de se dire « je suis dépressif parce que je suis *insert here whatever speciality* »
C’est dommage. Au final, c’est bien plus une « acceptation aveugle » (que je trouve néfaste) que d’une recherche de compréhension.
Oui, les gens sont un tout. Un ensemble d’une myriade des particularités. Et non pas un bloc monolithique. Hors, j’ai bien l’impression que maintenant, cette pensée « monolithique » se répend : on est soit TOTALEMENT d’un coté, ou TOTALEMENT de l’autre. Tout blanc, ou tout noir, sans nuance ni de gris, ni de couleurs d’ailleurs. Et ce « rejet » de la finesse de ce qui fait de nous des individus a part entière m’apparait de plus en plus courante…et néfaste (surtout quand je vois des gens se définir uniquement sur leurs orientation sexuelles, leurs métiers, leurs roles dans la sphère familiale, leurs passions… sans prendre l’ensemble.)
Enfin bref, my two cents, en tout cas, je continue de parcourir ce blog, ma foi fort intéressant.
Merci de ton travail et de ton temps. c’est appréciable.
Merci beaucoup ! Je partage votre avis sur la sur attribution, oui, qui ne touche pas seulement la douance !
Merci Chloé,
Tout cela exprime une chose qui semble assez partagée, chaque zèbre est si unique, il se reconnait dans le troupeau sans pour autant se sentir comme les autres.
Cette perception donne une bouffée d’air pur qui enivre au départ et permet de se sentir bien par la suite.
Je rebondis sur ceux qui expriment des « vérités » ou des choses qui peuvent paraitre comme telles. J’ai recours a ce mode d’échange afin de provoquer un retour des pondérations et vues différentes pour m’enrichir de la pensées des autres.
Pour autant ce que j’ai pu exprimé et est ressenti comme vérité, je sais que ce n’est que la somme du peu de connaissances que j’ai pu acquérir sur ledit sujet et j’attends que cela soit éprouvé contredit, modulé… mis à l’épreuve et surtout enrichi d’arguments.
Bien entendu cela peut induire des réactions inappropriées mais ne pas exprimer cela revient à se placer en défaut ou de nouveau retourner dans sa coquille. Oui bien sur elle est jolie cette coquille ou l’on se refugie mais elle est aussi impénétrable au monde extérieur.
L’excuse du Haut potentiel ou du surdoué ou… c’est cette approche qui permet a certains de trouver une excuse et une explication a une situation on cherche alors le pourquoi (l’explication) plutôt que le comment (processus ayant amené la situation et permettant alors de l’infléchir).
Ne par confondre cependant POURQUOI et POUR QUOI, ce n’est pas du tout le même contexte et la même approche.
Alors oui on sur attribue bien des choses a cet état de fait car a ce jour nous ne sommes pas très bien armé pour expliquer de quoi il en retourne. Entre des personnes qui écrivent sur le sujet et ne le connaissent pas vraiment voir ne le conçoivent pas vraiment, ceux qui ont découvert leur mode de fonctionnement et veulent le partager en pensant qu’il s’applique a tous ou peut servir a tous, … La encore on retrouve une diversité de position aussi éclectique que les individus ou chacun peut se servir mais ne devrait jamais tout prendre comme une vérité absolue (et ou LA vérité ce truc que tout le monde a un instant donnée mais qui a changé l’instant suivant) bien entendu il en existe quelques une mais la principale à mes yeux reste « quelque soit l’étendu de mes connaissances je ne connais au final que peu de choses » cette jolie invitation à l’humilité nous rappelle que dans ce monde immense nous sommes si petit, que savoir que l’on en fait parti est une chance même si on a peine a concevoir son immensité.
Aller j’arrete je sors du sujet.
Encore merci pour cet article
Je suis bien d’accord avec l’article !!! Faut pas tout mettre sur le dos de la zébritude, d’autant qu’on s’y enterre au lieu de s’en sortir !!! Ca dépend de notre vécu, de la façon dont on est entourés, de trop de choses pour qu’on puisse réduire ça à la douance ^^ j’ai l’impression qu’être zèbre dans une société conçue par des « neuro-typiques » (ce terme ne veut rien dire mais bon…) faut FAVORISER certaines choses (burn-out, dépression…) mais pas les CREER. Tout justifier par ça c’est lourd. La douance doit être un tremplin, pas une tombe !
A ce compte-là, je peux dire que c’est parce que je suis zèbre que je suis bonne en dessin (et les années d’expérience et de pratique du dessin, on en fait quoi ????), c’est parce que j’aime les bières houblonnées que je ne mange pas de mayonnaise, c’est parce que je suis hétéro que je ne suis pas à l’aise dans les grandes villes, c’est parce que j’ai des origines bretonnes que je suis claustrophobe, et c’est parce que mes cheveux sont lisses que je suis drôle… C’est à faire pâlir de jalousie scientifique les astrologues de Marie-Claire xD
Je pâtis de cette sur-attribution car (je suppose que) mes proches pensent que c’est « normal » de faire des trucs de ouf, bien que la majorité ne sache pas que je suis haut-potentiel, mais du coup j’ai quasi zéro valorisation, et mes compétences artistiques et mes capacités intellectuelles passent (souvent) inaperçues… Alors que d’autres personnes « »normales » » sont valorisées pour des choses de moindre qualité que ce que je fais (oui, on ne peut pas comparer et tous les goûts sont dans la nature, mais bon, entre quelqu’un qui fait des percussions en rythme et celui qui n’est pas en rythme, y’a une certaine objectivité à dire que l’un joue mieux que l’autre). « oui bah c’est normal que Cha danse super bien sur du Mickaël Jackson alors qu’elle n’a jamais fait ça de sa vie, attends elle est zèbre, j’en attendais pas moins, je suis même un peu déçu… ». Mais stop !!! Etre zèbre ne veut pas dire qu’on est des génies ambulants !!!!! Oui il y a peut-être des facilités, voir de véritables potentiels dans certains petits domaines (comme se lâcher sur Beat It alors que je n’ai jamais été à l’aise en danse), mais ça ne fait pas de nous des êtres surhumains ! Je dessine bien parce que j’ai dix-huit de pratique derrière moi, j’ai bossé, galéré, ça n’a pas toujours été facile, mais je ne suis pas fortiche PARCE QUE je suis haut-potentiel ! Ca aide, mais ça fait pas tout !Je partais de zéro quand j’ai commencé 😉
Un grand merci pour cet article qui fait souffler un vent de fraîcheur et que tous les « normaux » devraient lire pour arrêter avec les préjugés 🙂
Oh oui, ça c’est un sujet que j’aborde un peu dans le 2nd livre à venir, le « on a tellement l’impression que c’est normal de réussir qu’on ne le valorise pas ou plus, et le jour où on rate, on réagit très très mal ». Merci pour ton témoignage !!
Au passage, j’ai acheté ton livre, j’ai beaucoup rit sur le passage de « pleurer sur une religieuse parce qu’elle est toute seule dans sa vitrine » xD je pense te reprendre dans quelques semaines un autre exemplaire pour l’offrir à mes parents… Peut-être qu’enfin ils vont comprendre que la fois où à 23 ans j’ai pleuré car mon père a fait couper les peupliers dans le jardin, ce n’est pas signe de « ça va pas très bien dans ta tête », mais simplement une forte empathie qui ne demandait qu’à sortir 🙂
Merci pour ce retour 🙂 Je comprends TELLEMENT pour le peuplier… 🙂
Thank you!!1
Comme je suis d’accord. merci encore pour ce bel article. <3
Par sur-attribution, j'entendais un peu "auto-attribution". Car en ce moment, je vois bcp de gens s'auto-diagnostiquer et expliquer leurs souffrance comme ça. C'est parce que je suis zèbre, donc ça explique mes souffrances. Mais en vrai… on en sait rien.
Personnellement, même si le dépistage a expliqué des choses, je ne me sens pas malheureuse. J'ai des tendances anxieuses, j'ai eu une relation avec PN, et autres caractéristiques, mais je me soigne, je cherche des solutions … on peut pas se reposer sur un fonctionnement pour excuser les choses. Je suis bien ajd, parce que j'ai travaillé sur moi comme n'importe quelle personne peut le faire.
Merci beaucoup pour ce témoignage 🙂 C’est vrai que l’auto-diagnostic, c’est encore un autre sujet intéressant à traiter 🙂
C’est sûr qu’on n’est pas obligés d’être malheureux 🙂 mais on parle beaucoup des souffrances du zèbres, qui sont souvent plus exacerbées que chez les autres, mais qui conduisent tant de personnes non zèbres à s’auto-diagnostiquer comme telles !!!
Je connais un pote qui m’a dit « c’est sûr je suis zèbre car je ne supporte pas l’injustice, pas besoin du test ». Heu… tu connais des gens qui aiment l’injustice ??? Sachant qu’il n’a ni hyper-sensibilité, ni perfectionnisme, ni hyper-empathie, ni déficit d’inhibition latente, ni ce côté créatif et passionné, je me demande s’il se définit « zèbre » juste pour se chercher une identité « flatteuse ». Je crois que les HP génèrent une espèce de fantasme du génie et de complexe d’infériorité chez les « normaux ». On dit « les zèbres ne sont pas plus intelligents que les autres » : alors comment expliquer que c’est précisément un résultat élevé à un test de QI + entretien qui permet de dépister la douance ???
Si tous ceux qui doutent d’eux-mêmes, qui sont timides et qui n’aiment pas l’injustice s’auto-diagnostiquent zèbres, presque tout le monde est zèbre 😉 s’ils savaient la merde que c’est parfois à gérer, ils ne fantasmeraient pas autant ^^
Je suis tombée sur ton blog oar hasard, en cherchant comment expliquer le terme zèbre à une amie.
Et cet article sur la surattribution m’a tout de suite parlé! J’ai fait un test Wais par jeu, je suis même allée chez Mensa par curiosité. Et là-bas, j’ai vu une majorité de gens qui étaient en souffrance, qui avaient découvert tardivement être HPI et qui expliquaient toutes les errances de leur vie.. par leur douance! Sérieux, les discous genre, j’ai raté ma vie, mais c’est parce que je suis surdoué; personne ne m’aime mais c’est parce que je suis un zèbre, ça fait froid dans le dos!
t’as envie de les secouer !
Mais on n’est pas aidé aussi avec tous ces bouquins qui expliquent que tu ne peux être que malheureux et à problèmes si t’es surdoué (les auteurs ne se fondent que sur leur clientèle qui forcement, va les voir parce qu’ils sont pas bien… et tous ces biais de généralisation, brr…
Merci pour ton article en tout cas 🙂
Bonjour,
Je vais partager une partie de mon expérience ici, car tu soulignes un point selon moi très important chez les zèbres et les auteurs qui parlent du sujet: cette fatalité. Merci beaucoup de le pointer du doigt.
Comme tu dis, « être zèbre » devient une excuse à tout, et surtout, une fatalité. Ce sentiment est d’ailleurs fort relayé dans les livres sur le sujet, avec des titres comme « Trop intelligent pour être heureux ».
Je déteste ce titre. Trop intelligent ? C’est prétentieux, et erroné. L’intelligence zèbre est différente, pas supérieure. Elle a ses qualités et ses points faibles. C’est d’ailleurs ce qui amène à des syndromes de l’imposteur, ou à bien des gens qui n’osent pas passer le cap du test.
Ce qualificatif de « trop intelligent » m’a longtemps suivi, et m’a rendu parfois insupportable de méprisance, quand j’étais jeune (j’ai été diagnostiqué surdoué très jeune, sans qu’on m’explique le concept de zèbre). Et je ne vous parle même pas de mes frères et soeurs qui m’ont vu lire ce livre… J’ai tout de suite vu le mépris dans leur regard, devant ce qualificatif que selon eux je m’auto-attribuais en lisant ce livre.
C’est réducteur, tout comme le terme « surdoué » l’était.
Et « Trop intelligent pour être heureux », c’est non ! Il est possible d’être heureux, même si oui, les zèbres sont plus sensibles à l’addiction, à la dépression, aux comportements addictifs, … Cela ne veut pas dire qu’on ne peut pas être heureux !
Ce livre se focalise sur la fatalité de l’état de zèbre, qu’il est impossible que l’on s’adapte au monde des « normaux-pensants », etc etc…
Et je pense que ce genre d’apitoiement n’amène rien de bon. Il faut être conscient de notre différence, de nos forces et faiblesses.. Mais on peut agir en conséquence ! C’est tout l’intérêt de cette prise de conscience: comprendre nos différences pour s’accepter, et s’adapter. J’ai fait l’erreur au départ, lorsqu’on m’a expliqué le concept: j’ai suivi le cheminement du livre, et à la fin, ma réaction a été: « Je suis plus intelligent que tout le monde, donc personne ne me comprendra jamais. » De la fierté et de l’orgueil, mêlés à une immense tristesse: mes vie professionnelle et amoureuse n’avaient aucun espoir d’amélioration. Comment voulez-vous guérir d’une dépression avec ce genre de réflexions ?
Le plus important, c’est de réussir à partager cet état de fait, auprès de personnes qui comprendront. Et on peut trouver ces personnes, qui comprennent la différence et l’acceptent.
Mais ça ne marche que si l’on ne se présente pas d’emblée comme « plus intelligent », ni comme « éternel incompris ». Qu’est-ce que vous voulez que les gens répondent à ça ? Mettez-vous à la place de votre interlocuteur, si d’emblée vous lui lancez que « vous êtes trop intelligent pour être compris, et donc pour être heureux ». Cela n’ouvre pas au dialogue, et ce qui est vicieux, c’est que cela nourrit ce sentiment d’incompréhension que l’on avait au départ.
Soyez vous-même avant d’être zèbre, et ne laissez pas les stéréotypes annoncés dans les bouquins définir votre vie. C’est une chance d’être zèbre, et non une fatalité !
Merci pour ce message 🙂
Bonjour,
je viens apporter ma petite graine à cette réflexion fort intéressante. Pour ma part, j’ai également souffert d’un burnout vers 50 ans. Par contre, je savais depuis l’enfance que j’étais une personne avec HPI, je ressentais cette différence de façon aigüe et je n’avais jamais trouvé de clés pour le vivre sereinement. Je peux donc dire que ma douance a contribué à mon burnout car si j’avais trouvé le ou les bons accompagnants en amont, j’aurais peut-être appris à entrer en relation différemment avec les personnes, à ne pas surinvestir le travail etc. Néanmoins, l’accompagnement des HPI n’existait pas quand j’étais enfant et ado. Je suis donc un pur produit de mon temps !
Je tiens aussi à préciser que pour ma part et malgré le burnout, j’estime que j’ai eu et ai une vie tout à fait heureuse et comblée par rapport à beaucoup de gens.
Il me semble aussi que ma douance est plus compliquée à vivre dans le contexte social actuel. Mon hypothèse est que nous sommes dans une phase où la société souhaite gommer les inégalités mais le fait en cherchant à étiqueter par les différences. Je me dis que c’est une période à passer pour aller vers une société plus égalitaire et qui prendrait soin des différence sans les stigmatiser qui arrêterait de mesurer pour ramener à la moyenne et si besoin mesurerait pour accompagner chacun selon ses besoins.
Merci de nous ouvrir ce lieu de réflexion et d’échange sur votre blog. Je suis joyeuse à l’idée de découvrir votre livre et de l’offrir à mes enfants zébrés !!!
Merci pour ce message ! C’est super d’avoir réussi à faire tout ce chemin de réflexion et d’analyse 🙂
Bonjour Chloé,
Cet article me parle beaucoup ! En effet, le fait mettre des mots sur ma « zébritude », d’expliquer certaines choses rationnellement, m’a beaucoup aidé à une époque de ma vie … Depuis, je consultais quelques articles de temps en temps, surtout sur l’hypersensibilité, notamment pour m’aider à mettre des mots sur ce que je ressentais au travail.
Cependant, en changeant de poste je me suis retrouvée sous les ordres d’une « petite chef » et j’ai peu à peu été une de ses victimes préférées. Et là, le fait d’être zèbre m’est apparue comme une faute, la raison pour laquelle on s’en prenait à moi… Et finalement par moments presque comme une excuse pour cette chef !
Aujourd’hui j’ai quitté mon emploi et me lance dans un projet perso, je guéris de la dépression engendrée par cette période de ma vie… Et lire cet article m’a fait réaliser à quel point j’avais fait de la « sur-attribution ». Bien sûr la culpabilisation est un phénomène classique dans une telle situation mais j’ai vraiment tout mis sur le dos de ma zébritude, ce qui était une erreur.
Donc merci encore pour tous ces articles que tu as publiés sur les zèbres, je me suis reconnues dans beaucoup et j’ai fait lire ton livre à mon mari (qui a clairement un profil laminaire, qu’il soit HPI ou non, quand je suis clairement un profil complexe) et cela nous a aidé à mettre des mots sur les choses. Et je garde précieusement ton livre dans ma bibliothèque au cas où mon fils (2 ans) se trouve aussi être un petit zèbre. Rayures ou non, de toutes façons c’est le plus malin des petits garçons et j’espère avoir tous les outils pour lui permettre d’être heureux 🙂
Le HP est un constat sur une personne, pas une explication à tous ses troubles. C’est très riche ce que tu partages, je le pense aussi.
Le problème de beaucoup est de justifier les choses par la différence. Justifier de la sorte, c’est donner son avis sur des personnes que l’on ne connaît pas et que l’on est pas soi-même.
Qui est l’autre ? celui que je ne suis pas.
Qu’est-ce qui légitime le problème de cet autre ? Sa différence, pardi !
Et voilà, crac dans le sac…
En effet, c’est tellement plus facile de s’arrêter sur un mensonge pour justifier son incompréhension à une situation donnée. C’est le problème de beaucoup de personnes qui ont reçues un mandat de légitimité bien malheureusement.
Combien de fois on me l’a fait le coup là…
Enfin, j’aime vraiment tes réflexions et les réponses que tu en apportes. Elles m’aident à me poser les questions que j’ai besoin de me poser et à me centrer sur l’essentiel.
Les images et dialogues sont tellement parlant également…
À par ça, je pense que l’hypersensibilité justifie que l’on absorbe plus facilement les choses que l’on ramasse des autres dans notre entourage direct (bonnes ou mauvaises). J’ai grandi avec autour de moi une personne anxieuse et dépressive. À son contact, j’ai fini par le devenir moi-même. Après quoi…survint mon premier rencard anti-sentimental chez le psychothérapeute:
– Bonjour monsieur, vous êtes hp.
– Ah cool, et c’est bien ça ?
– Oui, oui, et vous vous situez dans une phase de détresse extrême que l’on appelle « mélancolie »
– (ohou la la…, ça sonne poétique, si j’en croit mon Gérard).
Ah oui, et ça aussi c’est une bonne nouvelle?
Enfin, juste une histoire de zèbre quoi. Rien de bien nouveau sous le soleil…
Merci pour tes recherches. Passionnant!!