La double exceptionnalité, ou 2e, pour “twice exceptional”, ou encore “triceps exceptionnel” selon mon correcteur orthographique, est une notion relativement récente. On en a peut-être entendu parler quand on a un enfant à haut potentiel intellectuel qui présente des difficultés d’apprentissage.
Oui, on peut avoir des troubles spécifiques d’apprentissage (ou tout autre type de problème) même lorsqu’on est HPI. Le haut potentiel n’est ni un mauvais sort, ni une potion magique de protection.
Ces difficultés peuvent être justement difficiles à identifier, et requièrent une attention toute particulière.
Je vous explique dans cet article ce qu’est la double exceptionnalité. Et pourquoi c’est important d’en parler (non ce n’est pas un effet de mode), de connaître cette notion, et de la détecter.
Qu’est-ce que la double exceptionnalité ?
La double exceptionnalité, pour reprendre l’expression québécoise, que l’on voit souvent sous son abréviation “2E” sur les réseaux, n’est pas un jugement de valeur. L’objectif n’est pas ici de mettre en lumière des personnes aux talents forcément incroyables ou aux capacités fabuleuses. Non, quand on parle d’exception, on évoque ici ce qui est hors norme. Ce qui est au-delà de ce qui est attendu en société.
La double exceptionnalité, c’est le fait d’avoir plusieurs particularités relativement peu communes, mais pas seulement. On dit qu’une personne est “2E” quand elle cumule au moins une particularité qui donne des capacités, et au moins une particularité source de difficultés significatives.
Quand on parle de capacités et de difficultés, on raisonne par rapport à une norme de société. Cela ne veut pas dire que l’on considère nos particularités soit comme des cadeaux soit comme des fardeaux. Simplement, elles nécessitent des ajustements par rapport à ce que la société attend de nous.
On peut voir cela comme un spectre, une courbe ou un repère.
La double exceptionnalité, c’est donc avoir un haut potentiel (ou encore selon certaines définitions un talent exceptionnel, ce qui est différent du HPI), associé à un ou plusieurs troubles.
Cumuler trois particularités (mettons un HPI, un trouble de l’attention et un handicap auditif), n’est pas une triple exceptionnalité. Il s’agit toujours de double exceptionnalité, dans le sens où au moins une de ces conditions donne des capacités tandis qu’au moins une d’entre elles apporte son lot de difficultés.
NOTE : Je ne crois pas qu’il y ait encore de consensus sur la définition de “twice exceptional”. La recherche est relativement récente et tend à se développer. En revanche, les professionnels écoutés sur ce sujet ne semblent pas encore tous d’accord. Par exemple, certains considèrent qu’il s’agit d’une douance associée à un trouble neuro développemental exclusivement. D‘autres incluent les handicaps moteurs et problèmes de santé. C’est la raison pour laquelle je ne vous parlerai pas non plus de statistiques sur la double exceptionnalité. Je ne sais pas si c’est si fréquent que ça, car c’est très difficile à détecter. Et parce que tout le monde ne parle pas de la même chose.
J’ai trouvé dans la littérature scientifique et les conférences de spécialistes des estimations de 3%, 9%, plus de 10%, moins de 0,25%… Certains experts sont par ailleurs convaincus qu’on surestime le nombre de “2E”. D’autres sont persuadés que c’est encore trop méconnu et peu comptabilisé. Je ne me prononce pas, ce n’est pas mon rôle. Mais à partir du moment où une personne est concernée, ça m’intéresse 🙂 Cet article existe pour les personnes concernées, peu importe leur nombre, ainsi que leur entourage.
Ma définition pour cet article :
De quelles particularités parle-t-on ?
A. La douance
Quand on parle de double exceptionnalité, l’une des particularités est toujours la douance. Le haut potentiel intellectuel. Le fait d’être surdoué, zèbre, peu importe le terme choisi.
Cette particularité apporte des ressources, des capacités.
Si vous lisez ces lignes alors que vous êtes en souffrance, en pleine découverte de vous-même ou au tout début des étapes d’acceptation de votre HPI, je sais que ça n’est pas forcément agréable de lire que le haut potentiel est associé à des capacités plutôt qu’à des difficultés. Si j’en parle, c’est parce que les études ont pour l’instant montré qu’un haut potentiel était associé à une meilleure capacité d’adaptation, à de meilleurs résultats académiques, et à une plus grande “réussite” professionnelle.
Peut-être avez-vous déjà lu d’autres articles de mon blog. Ou des réflexions en newsletters. Ainsi vous saurez que je pense que les études comportent un biais. Et que l’environnement social et éducatif dans lequel évolue un individu avec un haut potentiel détermine pour beaucoup s’il vivra sa différence positivement ou non. S’il développera ses capacités, ou ressentira au contraire davantage de difficultés car son environnement lui fera ressentir sa différence. Mais je m’éparpille et ce n’est pas le sujet du jour 🙂
Ce qu’il faut retenir, c’est que l’une des particularités quand on parle de double exceptionnalité, c’est le haut potentiel intellectuel. Il s’agit du dénominateur commun. C’est la particularité qui apporte des ressources, des facilités.
Si vous avez été détecté.e HPI, et que vous avez l’impression d’avoir davantage de difficultés que de facilités, c’est peut-être que vous avez un trouble associé passé inaperçu. Dans tous les cas, qu’il s’agisse d’un trouble associé ou d’autre chose, toute souffrance doit mener à la consultation.
B. Les troubles
Quand la douance est associée à un trouble, les études notent une plus grande difficulté d’adaptation, un risque d’échec et de sous-performance au niveau scolaire et professionnel, ainsi que des problèmes de santé ou de comportement. Mais quels sont ces troubles associés dont on parle à propos de double exceptionnalité ?
Ceux qui ont le plus été étudiés dans la littérature sont le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H), les troubles spécifiques d’apprentissage (comme les troubles DYS), ainsi que les troubles du spectre autistique (TSA). Mais tous les professionnels ne semblent pas être d’accord. Certains incluent les problèmes de santé et handicaps de façon plus globale. D’autres se concentrent sur les troubles neuro développementaux.
Je ferai des articles illustrés détaillés avec des témoignages sur ces troubles et ces divers profils “2e”.
En attendant, voici un rapide descriptif pour que vous vous y retrouviez :
- Le Trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H).
C’est un trouble neuro développemental qui se caractérise par de l’impulsivité, des difficultés d’attention et une hyperactivité. Dans certaines formes du trouble, l’inattention prédomine. Parfois, c’est l’agitation, le côté impulsif. Et parfois, un mélange de tout ça. Cela impacte fortement les fonctions cognitives, la psychomotricité, et se répercute souvent sur l’estime de soi, ce qui implique à son tour d’autres difficultés… et c’est un cercle vicieux.
- Les Troubles spécifiques d’apprentissage.
Ce sont ceux que l’on nomme communément les “troubles DYS”. Il s’agit de troubles cognitifs qui entraînent des difficultés d’apprentissage. Il peut s’agir de troubles d’apprentissage avec déficit en lecture (dyslexie), déficit en expression écrite (dysorthographie), déficit en calcul (dyscalculie), de trouble du langage oral (dysphasie) ou encore de trouble de la coordination (dyspraxie). Un article entier est consacré aux troubles DYS, avec de nombreux témoignages, des ressources et des astuces du quotidien.
- Les troubles du spectre de l’autisme (TSA)
Les TSA sont également un trouble neuro développemental, et se répercutent sur les interactions sociales, le comportement ou les activités. Il ne s’agit pas d’une pathologie mais d’une façon particulière de percevoir et réagir au monde. Les signes varient d’une personne à une autre, et même au cours de la vie. C’est la raison pour laquelle on parle de “spectre”. Chaque personne est différente, et l’impact des TSA dans la vie scolaire, professionnelle ou sociale également. Mais en repérant les ressources et limites de chacun, on peut réussir à ajuster le quotidien pour réduire les difficultés ressenties en société. Combiner un HPI et des TSA, ce n’est pas incompatible. Je vous proposerai très bientôt un témoignage illustré d’une personne “doublement exceptionnelle” HPI et TSA, en attendant vous pouvez lire le témoignage d’Angélique, à qui l’on suspectait des troubles autistiques en plus de son haut potentiel.
- Les troubles de santé mentale, comme l’anxiété généralisée, les troubles de la personnalité ou la dépression.
- Pour certains professionnels, nous pouvons également inclure ici les maladies chroniques ou handicaps durables, qui ont un impact sur le quotidien de la personne touchée.
Quand on parle de troubles dans le cadre de la double exceptionnalité, on ne parle pas de difficultés ponctuelles, légères, ni de traits de caractère dont l’impact dans la vie est minime ou temporaire.
On parle de troubles spécifiques, répertoriés et (plus ou moins) connus et diagnostiqués par les professionnels de santé. Par exemple, toutes les personnes très actives et aux multiples intérêts, qui aiment passer du coq à l’âne, n’ont pas de trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité. On peut être hyperactif sans être “TDAH”. Si ces troubles ne sont pas temporaires mais bien durables, une prise en charge adaptée permet néanmoins de compenser les difficultés.
Le trouble est durable, mais la souffrance qui peut y être associée ne l’est pas. Ils ont un impact important sur la vie scolaire, professionnelle et sociale, en particulier lorsqu’ils sont associés au haut potentiel intellectuel. Mais on peut minimiser l’impact au quotidien avec les ajustements adéquats.
Comment le haut potentiel et les troubles s’entremêlent ?
Quand on présente une double exceptionnalité, le grand défi, c’est de réussir à l’identifier.
On passe souvent à côté de l’une des particularités. Et pour cause, l’une des particularités peut masquer les autres.
A. Quand le haut potentiel masque les troubles
C’est assez fréquent, et peut-être que vous vous trouvez dans cette situation.
On a détecté un haut potentiel intellectuel à votre enfant, mais ses troubles sont passés inaperçus car sa performance scolaire ou ses facilités prennent le dessus.
Et on repère souvent la douance via des marqueurs extérieurs, comme la performance scolaire ou des capacités acquises plus tôt que les autres. Pourtant, il a des difficultés. Elles font peut-être déjà souffrir votre enfant, mais elles ne se voient pas de l’extérieur.
Personne, à l’école ou dans l’entourage, n’a remarqué qu’elles pouvaient être liées à un véritable trouble.
Son haut potentiel est très fort pour les camoufler… pour le moment.
Car si elles passent inaperçues aujourd’hui, ce ne sera pas toujours le cas. Un jour, ses capacités ne pourront plus forcément masquer ses difficultés. Comme le trouble associé n’aura pas été identifié, aucune adaptation ne lui aura été proposée, et les difficultés pourraient prendre le dessus.
Pour développer son potentiel, il aurait besoin qu’on identifie à la fois son HPI, et le ou les trouble(s) associé(s).
Heureusement, il n’est jamais trop tard pour les identifier, mais le plus tôt est le mieux, et cela peut éviter pas mal de souffrances à l’école !
NB : Le haut potentiel peut masquer des troubles, mais une sur-attribution peut également empêcher de les identifier. On peut repérer des difficultés et souffrances, mais les attribuer au haut potentiel. D’où l’importance de bien faire attention à la sur-attribution. Le HPI n’explique et n’excuse pas tout, il peut être associé à des troubles et même des pathologies.
B. Quand un trouble cache un haut potentiel
Et puis, parfois, les difficultés apportées par un trouble sont si marquées qu’elles camouflent totalement la performance et le besoin de stimulation de l’enfant (ou de l’adulte). Le fonctionnement quotidien est tellement altéré par les difficultés ou problèmes de santé qu’on passe alors totalement à côté de son haut potentiel.
Si la piste peut être mentionnée par une personne qui s’y connaît bien, ou par les parents qui ont de l’intuition, elle sera souvent balayée d’un revers de la main avec une petite réflexion.
Et c’est dommage, car si on réussit à identifier la douance chez cette personne, on peut alors répondre à son besoin de stimulation, l’aider à prendre conscience de ses ressources, de ses capacités, et à développer son potentiel.
Parmi les lecteurs du blog détectés HPI à l’âge adulte, nombreux sont ceux qui ont un trouble associé. Souvent le TDAH ou un trouble DYS. Je ne peux pas m’empêcher de me dire que ce sont ces troubles qui ont retardé l’identification de la douance. Et que la connaissance de celle-ci aurait pu leur apporter des ressources pour compenser leur trouble au quotidien.
Et en même temps, on peut le comprendre. Il est difficile de distinguer des particularités imbriquées les unes aux autres.
C. Quand les différentes particularités se masquent les unes les autres
Parfois, la douance et le trouble se masquent mutuellement. C’est un peu comme si elles s’annulaient.
L’individu est alors dans la moyenne au niveau de ses performances, ce qui fait que la douance passe souvent inaperçue puisqu’on la mesure encore beaucoup avec des marqueurs extérieurs. On ne relève pas non plus de difficultés car les résultats sont tout de même dans la moyenne.
Pourtant, non, ça ne s’annule pas.
En réalité, ces deux particularités, la douance et le trouble associé, quel qu’il soit, représentent un écart par rapport à la majorité des individus. Quand on est surdoué, on peut se sentir en décalage avec les autres puisque notre fonctionnement diffère de celui de la majorité. Quand on a un trouble comme le TDA/H par exemple, on peut de la même manière se sentir en décalage, à l’écart. Et comme je l’expliquais dans des articles sur le haut potentiel intellectuel, ce n’est jamais le HPI en tant que tel qui fait souffrir ceux qui vivent mal cette particularité. C’est le sentiment de différence qui en découle, et qui est accentué si l’environnement dans lequel on évolue souligne notre différence.
Ainsi, la double exceptionnalité peut créer un double décalage, et mettre la personne encore plus à l’écart.
Identifier la double exceptionnalité et la prendre en charge
A. La principale difficulté
Vous l’aurez compris, il est très difficile de distinguer les différentes particularités quand elles sont entremêlées, et donc de détecter la double exceptionnalité.
D’autant qu’il n’y a pas un profil de personne “2E”, il y en a autant qu’il y a de troubles et d’individus concernés.
Et que les résultats de ces personnes aux tests qui permettent de détecter un haut potentiel ou un trouble ne ressemblent pas à ceux des personnes qui présentent “seulement” un HPI ou un trouble.
Une double exceptionnalité non identifiée et donc non prise en charge peut rendre très compliquée l’adaptation au niveau scolaire, professionnel ou social. Si l’on ne sait pas comment ces personnes fonctionnent réellement, on ne peut pas subvenir à leurs besoins spécifiques, les aider à cultiver leur potentiel, et à s’épanouir.
Pourquoi c’est important de sensibiliser sur l’existence de la double exceptionnalité ?
Les études le montrent, une double exceptionnalité non identifiée, c’est un plus grand risque d’échec et de souffrance.
Et c’est pour cette raison qu’il est important d’en parler !
“2E”, ce n’est pas juste une étiquette. On a tendance à croire que le HPI protège de toute difficulté, ou au contraire est source de problème. Il y a encore beaucoup de préjugés sur la douance.
En réalité, le haut potentiel peut tout à fait coexister avec différents troubles.
Et c’est très important de soutenir à la fois le haut potentiel ET les différents troubles.
Une vidéo de vulgarisation très claire (en anglais) prend l’exemple du haut potentiel et d’un handicap visuel. En considérant une personne aveugle et HPI, on comprend bien que sa douance n’annule pas son handicap, et qu’elle aura besoin d’ajustements à la fois pour répondre à son besoin de stimulations lié au HPI, mais également par rapport à son problème de vision. Quand il s’agit de troubles cognitifs, on a plus de mal à le percevoir. Pourtant, c’est pareil ! La double exceptionnalité et sa difficile identification fait qu’il peut y avoir une absence de soutien de l’une, l’autre ou toutes les particularités.
Plus on développera les connaissances et la recherche sur le sujet, plus on arrivera à apporter les ajustements adéquats aux différents profils de personnes “twice exceptional” à l’école ou dans la vie en général. Et plus on évitera les erreurs de diagnostics.
B. Mais on va voir qui, alors, pour savoir si on est “2e” ?
La double exceptionnalité, c’est complexe, et ça demande de sortir un peu des protocoles standards de tests. L’identification n’étant pas évidente, elle nécessite l’expertise d’un professionnel qui connaît très bien le sujet, et qui sera capable d’évaluer le profil en globalité.
Un professionnel qui a toutes les cartes en main, et sera à même de repérer les différentes particularités imbriquées les unes dans les autres.
Le but de cette évaluation auprès d’un.e expert.e n’est pas de poser une étiquette sur l’enfant (ou l’adulte).
Ni de justifier ou d’excuser quoi que ce soit.
L’objectif, c’est de l’aider au quotidien.
D’arriver à repérer son fonctionnement, pour identifier les problématiques qui causent des difficultés, identifier les ressources également, l’environnement, le contexte, et comprendre comment l’accompagner. Comment intervenir, quels ajustement proposer au niveau scolaire, quoi mettre en place afin de développer ses forces et soutenir ses difficultés. Comment agir pour minimiser les impacts des troubles.
L’évaluation par un professionnel spécialisé sur le sujet permet de démêler quelques fils, et de choisir les bons outils.
J’espère que cet article vous a plu ! Je vous proposerai bientôt des témoignages de différents profils « twice exceptional » comme Solveig ! Cela permettra de démocratiser le fait que oui, on peut être HPI et DYS ! Oui, on peut être HPI et avoir des TSA. Oui, on peut être HPI et avoir un TDAH.
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Sources et ressources pour mieux comprendre la double exceptionnalité :
Un très bon article canadien pour mieux comprendre la double exceptionnalité.
Des ressources pour les parents d’enfants « 2e »
Les publications scientifiques utilisées pour cet article :
Rinn, A. N. (2018). Social and emotional considerations for gifted students. In S. I. Pfeiffer, E. Shaunessy-Dedrick and M. Foley-Nicpon (Eds). APA Handbook of Giftedness and Talent (pp. 453-464). Washington, DC : American Psychological Association.
Silverman, L. K. (2018). Assessment of giftedness. In I. S. Pfeiffer (Ed.) Handbook of giftedness in children: Psychoeducational theory, research, and best practices, second edition (pp. 183-207). Springer.
19 Commentaires
Tellement merci pour cet article ! Cette 2e fait souffrir ici chez nous. Je vais pouvoir le relire avec mon fils qui depuis tout-petit occulte totalement son HP à cause de ses troubles associés. J espère qu’il aura une prise de conscience et que cela l aidera à se libérer et à croire en lui.
Bon courage ! J’espère sincèrement que ça lui donnera confiance 🙂
Bonjour,
J’ai 50 ans et je ne suis qu’au début de cette découverte, mon bilan de compétences (qui n’a aboutit à rien!) m’a révélé que j’étais probablement zèbre, mais avec cet article sur les 2E, je comprends que j’ai probablement aussi au moins un trouble qui fait que j’ai toujours été moyenne tout le temps… je passe pour être très ordinaire… le suis-je vraiment ? est-ce que je me fourvoie en imaginant que je ne le suis finalement peut être pas ?
Personnellement, j’ai eu beaucoup de mal à prendre rdv pour faire les tests (car je ne me sens pas légitime, j’ai l’impression de « me la jouer ») et le fait de ne trouver que très très peu de spécialistes s’occupant des adultes n’aide pas beaucoup, car on se sent encore plus marginal…
Vous dites : « L’identification n’étant pas évidente, elle nécessite l’expertise d’un professionnel qui connaît très bien le sujet, et qui sera capable d’évaluer le profil en globalité.
Un professionnel qui a toutes les cartes en main, et sera à même de repérer les différentes particularités imbriquées les unes dans les autres. »
Très bien, mais qui sont ces professionnels ? j’ai déjà personnellement eu beaucoup de mal à trouver un neuropsy pour faire les tests HPI pour adultes… à qui peut-on s’adresser ?
Ce qui serait intéressant, ce serait de recenser les professionnels spécialisés en France
Merci en tout cas pour ce site très intéressant 🙂
Bonjour !
Je comprends tout à fait ce souci de légitimité, il y a d’ailleurs un article à ce sujet sur le blog « et si je ne suis pas HPI? ». C’est assez courant surtout lorsqu’on le découvre un peu tard.
Pour l’identification « 2e », je ne peux malheureusement pas citer de professionnels car je ne suis pas une association et je ne peux pas faire de publicité (je reçois sans arrêt des demandes de coachs pour parler d’eux sur mon site mais je ne souhaite pas que ça devienne une tribune publicitaire). En revanche, vous pouvez contacter des associations sur la douance, ou sur le trouble que vous pensez avoir, ils pourront sûrement vous donner des noms. Il y a aussi des professionnels comme des orthophonistes qui se sont spécialisés là-dedans et qui en parlent sur leur site.
Bonne recherche et surtout bonne découverte
Bonjour,
J’ai le nom d’une personne sur Paris si ça vous intéresse !
Merci de tout cœur pour cet article. Le premier que je lis en « état de choc » ayant reçu il y a 3 jours le diagnostic de HPI double exceptionnalité ( TDA et dyslexie dysorthographie) pour mon garçon de 9 ans.
Nous avons été très bien orientés et aiguillés pour aller consulter en neuropsychologie.
Nous sommes à l’étape de tenter de comprendre tout ce que ça implique, mais surtout à l’étape de supporter notre garçon qui se pose tellement de questions. Nous avons la grande chance d’avoir une magnifique communication entre nous. Ils verbalise comment il se sent, mais sa souffrance est actuellement très présente. Nous avons hâte de trouver de l’aide pour le supporter.
Bonjour Sylvie,
J’espère sincèrement que vous trouverez l’aide adéquate avec la neuropscyhologue ! Le soutien est crucial, et n’hésitez pas à écrire ici si besoin.
Chloé
Merci pour cette article. Il est important de se faire diagnostiqué pour trouver les bonnes solutions. Je suis 3E, si ça existe ! J’ai rapidement été diagnostiqué dyslexie enfant grâce à ma personnalisation de l’orthographe et mes rédactions illisibles (je compte qu’un seul et même trouble pour ces deux capacités). Il y a trois ans, suite à un épuisement professionnel, j’ai été identifié HPI. Je pensais avoir trouvé l’origine de mon problème mais voilà qu’il y a deux mois, j’ai été diagnostiqué TDAH ! A 50 ans, ça fait bizarre… Une nouvelle vie commence avec des solutions en perspective. Je vais parcourir votre blog à la recherche d’informations complémentaires…
Quand ma prof de CP m’a envoyé chez l’orthophoniste car elle avait un doute pour la dyslexie… L’orthophoniste à lépoque (bientôt 30ans) après consult. A dit que cétait pas possible car j’avais de trop bon résultats.
AU final j’ai du attendre 21 ans et une nouvelle psy pour quelle m’envoie dépister et le HPI et le dys…. Le hpi avait couvert le dys….
Jai pensé pendant plus de 15 ans être débile parce que je j’arrivais pas À lire à haute voix et que je j’arrivais pas à faire les dissertations dans le temps donné.
Merci pour cet article je vais le partager
Je suis désolée que vous ayez eu à vivre ça… Et je suis ravie que vous ayez enfin démasqué le dys pour reprendre confiance !
Chère Chloé,
J’ai lu et relu cet article un nombre incalculable de fois. Je l’ai même envoyé hier à mon infirmière référente et à mon psychiatre du CMP (ainsi que d’autres articles d’autres blogs, et le lien vers le site « Les papillons bleus zébrés » sur la double spécificité HPI/TSA, insérés dans long texte de 15 pages que j’ai intitulé « Quelques réflexions et remarques sur la question du diagnostic »).
Le grand défi, tu le soulignes bien, ce sera de trouver les professionnels ad hoc pour détecter un éventuel TSA camouflé par un éventuel HPI et, le cas échéant, pour assurer un suivi adapté. Un texte comme le tien est d’autant plus bienvenu dans un tel contexte : pas facile d’oser parler de soi-même aux soignants qui nous suivent de cette timide intuition que l’on peut avoir sur soi, et de se sentir légitime quant à notre volonté de l’explorer…
Merci de tout cœur pour ton travail !
Eulalie
Merci Eulalie pour ce message, c’est effectivement un grand défi… Le HPI peut cacher tant de choses.
Bonjour Chloé,
Très bizarre pour moi d’écrire sur ce blog car j’en suis encore à l’étape de confirmation de ce que je suis à 46 ans. En tombant sur ce blog suite à un examen professionnel me faisant ressortir des résultats que seul 3% des personnes ont, j’ai commencé a chercher sur les HPI. J’ai vu qu’une cousine était aussi inscrit sur ce compte Instagram. Apparemment ma famille a plusieurs hpi réels (QI>130)…L’hérédité … Je prends rdv avec la psychologue pour le test et me fait comprendre que c’est un peu une mode et vu la vitesse à laquelle je m’exprime et un peu dans tout les sens, qu’il ne faut pas négliger le tdah. Forcément perte de confiance, remise en question et sachant que ma mémoire est moyenne je bosse à fond dessus avec des exercices pour lui donner tord et regarde les tdah en plus. Et je m’y retrouve avec mes pertes d’objets, mon impatience, ce côté mémoire immédiate défaillante et toujours perturbé par ce qui m’entoure. Le jour du test, je suis hyper nerveux, au bord des larmes, épuisé et échoue sur les tests de mémoires des chiffres, complètement d’image, code et fait les plein de points arithmétique balance et similitudes. La psy est limite énervée pour moi car je suis toujours distrait, je suis capable mais je dois me focus et me reprendre constamment pour retrouver mon attention. D’ailleurs chiffre et lettre se passe beaucoup mieux. A la fin, elle me confirme que je dois absolument voir un psychiatre pour un diagnostic tdah. Au final Qi 122… Donc hors HPI mais je continue à chercher car j’ai du mal a accepter ce résultat brut. Ma psy me confirme que mes qualités sont évidentes donc UP de ma confiance et je cherche a quel point le tdah peut influencer la douance. Et sur des sites québécois, je tombe sur le 2e tdah qui indique qu’un test qi fait par un tdah a entre 5 et 10 points de moins qu’un non tdah. Que les tdah sont moins bon sur les exercices que j’ai aussi manqué. En plus la douance là-bas est considérée à partir de 120. Ensuite ça confirme que j’arrive a compenser tous les traits difficile des tdah. Je ne coupe pas trop la parole, je sais me tenir assis mais je suis très dépressif. Résultat dans la norme a l’ecole. En fait les traits sont adoucis car je rationalise bcp et ai conscience que je dois me contenir. Et ça, c’est la douance qui me permet de le faire. Donc finalement a ce jour, je pense être 2e tdah car bien que mon trouble ait incontestablement fait baisser les résultats de mon test, le score m’importe peu au final car le chiffre est une chose et ma façon de réfléchir en est une autre. Ça aurait été bien pour la confiance car j’en ai besoin mais ça vient. Maintenant il va falloir poursuivre avec un psychologue pour assimiler ces informations et avec un psychiatre quand j’aurai un rdv, car c’est bien la plus grande difficulté, pour arriver a confirmer ce diagnostic et peut être avoir une aide pour ces troubles que j’ai plus de mal a compenser depuis que j’ai commencé mes recherches… En tout cas, merci pour ses informations, pour l’ensemble des messages que j’ai pu lire. D’ailleurs, je pense que certains ne me trouveront pas légitimes car rien n’est encore posé hormis mon score de 122. Mais, ça, je suis habitué à avoir raison envers et contre tous mdrr.
Stéphan
Vous êtes tout à fait légitime ! Chloé le dit souvent, ce blog n’est pas du tout réservé aux personnes HPI.
Bonjour Stephan,
Effectivement vous êtes tout à fait légitime 🙂 Ce blog est là pour toutes les personnes qui s’interrogent !
C’est souvent d’ailleurs le point commun de tous les visiteurs : on se questionne sur nous-même, on est en chemin, on n’aura pas tous la même réponse à la fin, mais c’est le chemin de questionnement qui est important.
J’espère que vous trouverez un professionnel avec qui creuser le TDAH car ça peut effectivement vous aider 🙂
Merci pour ce bel article très bien illustré (c’est même magnifique !)
Du haut de mes 34ans, dont plus d’une dizaine étiquetée dépressive et anxieuse, je commence à voir la brume se lever avec un diagnostic défrisant : HPI, TSA et TDAH… Il ne me reste plus qu’à digérer tranquillement ces informations et à découvrir quoi faire positivement de ces informations 🙂
Auriez-vous des informations, des livres ou des articles sur ce type spécifique de profil féminin adulte ?
Je vois quelques infos sur des HPI TSA ou HPI TDAH, mais qu’en es t’il du triplé magique … ?
Pour le moment, j’ai l’impression d’être un extra-terrestre chez les extra-terrestres ^^ et je suis certaine que c’est totalement faux ! 🙂
Bonjour Céline!
Je n’ai pas de recommandation de lectures sur ce triplé magique, mais nous pourrons explorer ça ensemble si vous avez envie de témoigner 🙂
Je vous souhaite une bonne digestion de ces informations 😉
Chloé
Bonjour
Ma fille de 19 ans a été testée Wisk V à 12 ans. Résultats hétérogènes mais HP pour la psy ayant fait passer le test.
Trouble visuel spatial.
Elle a toujours bien réussi scolairement en travaillant assez peu. Elle donnait le change à l’extérieur mais beaucoup d’impulsivité et de problèmes au quotidien à la maison ( perte de ses affaires, colères… pas de travail…)
Elle est actuellement en 2 eme année de droit.
Mais elle a de gros problèmes d’organisation, de gestion du quotidien (ménage, lessive, santé, alimentation…travail personnel etc..) et tout cela l’handicape énormément, elle est anxieuse.
Je suis inquiète.. On soupçonne un TDA associé mais???
Nous ne savons pas vers qui nous tourner.
Est ce qu’il vaut mieux consulter à nouveau une neuro psychologue spécialisée dans le HPI ou un psychiatre pour le TDA???
Qu’en pensez vous?
Je vous remercie pour votre réponse.
Bonjour,
Je pense que si ce qui l’handicape au quotidien c’est l’organisation il vaut mieux consulter quelqu’un qui saura creuser le TDA.
Le HPI à lui seul ne permet pas d’expliquer ces difficultés d’organisation du quotidien, il y a sûrement une autre cause derrière comme le TDA.
Un professionnel qui connaît bien le TDA pourra l’aider, lui dire si c’est bien ça, l’orienter, et son HPI l’aidera à trouver des astuces ensuite pour mieux s’organiser 🙂
Bonne journée,
Chloé