Un fonctionnement différent, quel qu’il soit, est source d’incompréhensions, donc a fortiori de difficultés sociales et relationnelles. Mais pourquoi est-ce si difficile de vivre avec des gens lorsque l’on ne fonctionne pas de la même manière?
La difficulté à exprimer ses idées.
Lorsqu’il est confronté à une question ou un problème, le zèbre arrive à une solution, un résultat qui paraît intuitif, qui va de soi. Mais si on lui demande d’expliquer son raisonnement pour en arriver là, il en est souvent incapable. Attention, ça ne veut pas dire que la réponse est tombée du ciel, loin de là ! Ça veut simplement dire qu’elle résulte de mises en relation d’idées et connaissances, mais que tout ça est allé très vite et parfois très loin, et que l’expliquer simplement est difficile car on ne sait pas vraiment comment ça s’est fait… Comme si les associations et activations d’idées s’étaient produites inconsciemment
C’est frustrant, ça arrive toujours à l’école ou au travail, et ça met le zèbre en colère…
En réunion par exemple, je vais avoir beaucoup de mal à expliquer pourquoi cette solution que je propose est la meilleure à mon sens. Je vais être confuse, les gens ne vont pas me comprendre et ça va m’énerver car je sais que c’est une bonne idée mais je n’arrive pas à expliquer pourquoi. Quand j’essaye de l’expliquer, je m’y perds, je perds mes interlocuteurs, et j’abandonne. Je suis frustrée, énervée, mes interlocuteurs doivent penser que je suis nulle et vont sélectionner une autre idée alors ça m’énerve encore plus.
La rapidité cognitive des personnes surdouées peut poser problème.
En fait, le système est fait pour des gens qui pensent surtout de manière linéaire, ou plutôt qui arrivent à un résultat en passant par des étapes plus lentement que les personnes à haut potentiel. Ils peuvent donc facilement expliquer leur raisonnement.
Le mode de pensée «dans tous les sens », la rapidité cognitive de la personne surdouée ne sont pas adaptés à ce système.
C’est exactement la même chose qui se passe à l’école, où l’on attend de nous que l’on raisonne étape par étape. Les méthodes d’apprentissage ne correspondent pas du tout à la façon de penser et de faire d’un zèbre. On nous apprend d’ailleurs à lire et à compter de manière linéaire. C’est peut-être pour ça que souvent, comme moi, les zèbres apprennent à lire avant l’école, seuls, car ils apprennent ainsi à leur manière.
Dans tous les enseignements, on nous apprend une notion avant de passer à la suivante.
Le zèbre, lui, ne fonctionne pas comme ça.
Il comprend vite, trop vite, mais surtout, il comprend en globalité. Et évidemment, là aussi, il a souvent la bonne réponse sans pour autant pouvoir l’expliquer, ce qui le pénalisera fortement. Pourtant, les autres ont réussi à expliquer, eux.
Alors, ça veut dire quoi ? Qu’il est nul ? Qu’il est bête ? Que c’est un échec, un raté ?
On en parle plus longuement dans l’article sur la peur de l’échec.
Les personnes à haut potentiel et l’implicite.
Si le zèbre a du mal à exprimer clairement son raisonnement et ses idées, il a aussi du mal à comprendre ce que l’enseignant attend de lui lorsqu’il lui pose une question. Et une fois de plus, cela crée une incompréhension, il pourra être pénalisé voire même considéré comme provocant.
Note pour les autres zèbres: il fallait en fait réciter à l’oral le chiffre écrit au tableau. Le terme « suivant » voulait dire que le chiffre à réciter était le chiffre écrit dessous. Comme 90% de la classe avait compris, ils ont rigolé, et la maîtresse a dit « Tu te crois drôle ? »…
Mais pourquoi ?
Il est normal et humain de considérer que l’autre pense comme nous. Surtout quand la majorité des gens pense comme nous. D’ailleurs, selon le groupe culturel ou social auquel nous appartenons, nous partageons un ensemble de codes communs. Par exemple, un français va comprendre que lorsqu’un autre français tend la main vers lui, c’est pour le saluer, car ils partagent les mêmes codes. Ces codes nous permettent notamment de comprendre les mêmes implicites.
Et c’est là que le zèbre va avoir un problème, car son mode de pensée fait qu’il ne comprend pas les mêmes implicites que la plupart des gens.
A l’école, lorsque le professeur pose une question ou écrit une consigne sur un devoir, la consigne comporte forcément des sous-entendus. Par sa différence de mode de pensée, le zèbre ne va pas forcément les comprendre, et peut alors faire des erreurs.
Je me souviens par exemple d’un exercice de français, où la consigne disait : « Transformer le texte en le mettant au passé ». La plupart des élèves ont compris qu’il fallait réécrire le même texte, mais en changeant les verbes au présent par des verbes au passé. Moi, je n’avais pas compris ça du tout. Je ne voyais pas l’intérêt de réécrire le même texte, donc pour moi, il fallait que j’invente une histoire qui s’était passée avant l’histoire du texte en question, et l’écrire au passé.
Je n’avais pas répondu de façon adaptée, mais je n’avais pas fait exprès.
Pourtant, aux yeux de mon enseignante, cela a été perçu comme de l’inattention. Je n’avais « pas bien lu » la consigne. Ou comme de la provocation, j’avais fait exprès de mal répondre. Comme j’avais globalement de bonnes notes et que je comprenais vite, elle ne pouvait pas admettre que je n’avais simplement pas compris ce qu’il fallait faire. Elle avait l’impression que je faisais exprès, pour l’embêter, et moi j’avais l’impression qu’elle faisait exprès de me punir, pour m’embêter.
Il s’agissait juste d’une incompréhension des deux parties, malheureusement beaucoup trop fréquente.
Comment faire face aux difficultés du zèbre ?
Être zèbre à l’école, ce n’est donc pas si facile. C’est d’ailleurs souvent ici qu’en raison de leurs difficultés à s’adapter au système, on découvre leur « zébritude ». Bien entendu, toutes les personnes surdouées n’ont pas ces difficultés, mais ce sont généralement celles qui en souffrent que l’on détecte, puisqu’elles consultent.
Les zèbres ont soif d’apprendre, et attendent avec impatience l’école puisqu’on leur a dit qu’ils y apprendraient beaucoup de choses. Ils sont donc vite déçus.
Ils s’ennuient, ils ne comprennent pas l’intérêt de ce qu’ils apprennent à l’école, et ils font face aux remarques que l’on vient de voir dans le paragraphe précédent.
Comment faire alors, pour aider le zèbre à s’intégrer à l’école, l’aider à ne pas réagir à l’extrême, à ne pas se sentir nul, dévalorisé, à ne pas tomber en échec scolaire ?
On ne peut malheureusement pas changer le système en un article de blog, mais on peut essayer de faire cohabiter différents systèmes en parallèle. Parce que la clef, je crois que c’est ça, c’est permettre à deux systèmes d’exister en même temps.
Imposer un modèle d’apprentissage à tous, je crois qu’on est tous d’accord pour dire que ça ne fonctionne pas. Que ce soit le mode d’apprentissage linéaire, ou celui des zèbres, ou d’autres.
En revanche, si l’on reconnaît la singularité du petit zèbre, si on lui explique clairement pour qu’il la comprenne bien, et qu’on prend le temps de l’expliquer à ses professeurs et ses camarades (en espérant qu’ils soient réceptifs), il y a des chances pour que l’on avance. Plus sa différence est connue et reconnue, plus ses interlocuteurs arriveront à s’adapter et à prendre en compte ses besoins spécifiques.
De la même manière, il faudra expliquer clairement au petit zèbre le fonctionnement du système scolaire, afin qu’il puisse le comprendre et être moins piégé par un énoncé par exemple. De cette façon, il pourra utiliser ses capacités pour réussir dans ce système.
Le but n’est pas que l’un des deux systèmes s’efface, mais que l’enfant réussisse à utiliser son propre mode de pensée pour répondre aux sollicitations du système scolaire.
Chacun doit chercher à comprendre l’autre, le respecter et adapter son discours et son comportement.
55 Commentaires
Bonjour, j’ai parcouru vos articles sur « le zèbre » et j’ai envie de dire : « Tout s’explique ! Youpi ! Je suis pas seul ! »
Merci !
😀
Comme c’était le but de mon blog, d’expliquer à ceux qui ne connaissent pas ce que ça veut dire, et de montrer à ceux qui connaissent trop bien le sujet qu’ils ne sont pas seuls, eh bien votre commentaire me fait très plaisir 🙂
D’ailleurs, hypersensibilité oblige, j’en ai presque les larmes aux yeux :p
C’est tellement intéressant. Désolé d’arriver après la guerre mais est-ce que tout ce qui est décrit dans ce blog est valable pour les personnes uniquement hypersensibles et pas forcément zèbre? Personnellement je me sens vraiment comme ça aussi et je vais bientôt passer un test QI pour avoir une réponse.
Merci beaucoup en tout cas
Merci beaucoup !
Dans ce blog je parlais jusqu’ici principalement des personnes surdouées/zèbres/HPI, et quand je le précise ou quand je parle de mon expérience je parle du profil surdoué + hypersensible. En revanche, comme chaque caractéristique est humaine avant tout, elles peuvent parler aux personnes hypersensbibles sans être HPI, ou même à d’autres profils de personnes 🙂 C’est une première pierre pour ensuite aller explorer plus en détail son propre profil.
Je vais ouvrir un petit peu plus maintenant à davantage de profils, en particulier les neuroatypies comme le TDAH ou les TSA.
Bonne journée et bon test, j’espère que ça vous aidera à en savoir plus sur vous 🙂
Chloé
Blog très intéressant.
Et j’aime beaucoup tes dessins.
Continues comme ça .
🙂 🙂 🙂
Réellement intéressant. Enfin, tout explique d’où vient mon incompréhension. Je ne suis donc pas seule! Et surtout, pas folle!
En passant, j’ai bien appréciée l’article sur la pensée en arborescence. Cela est bien mieux expliquée que je ne l’aurais pu moi-même. Moi qui possède cette malédiction.
Je découvre votre blog : il est super et, grâce aux dessins, très accessible. Merci pour cette belle initiative !
Oooh merci beaucoup 😀 😀
C »est marrant parce que je suis pareil mais en ce qui concerne le système scolaire il était au contraire très sécurisant pour moi, comme si j’étais « à la maison ». C’est plutôt sur les interactions sociales et d’autres trucs du quotidien que j’ai toujours galéré.
Oui ça dépend des gens 🙂 Courage 😉
Alors LA question pour moi, que dois-je conseiller à mon fils ? Comment faire pour que son CM1 se passe mieux.
la solution de son école, l’isoler dans la classe et lui donner moins de travail car il ne comprend pas la question donc il doit prendre plus de temps pour se concentrer. Donc on va dire, tout faux….
🙁 🙁 🙁
Que répond l’instituteur/institutrice dans ces cas là ? Ils s’intéressent à la question ou pas du tout ?
Hehe on est en plein dedans avec ma fille: elle trouve les solutions aux divisions mais sans passer par les démonstrations… donc sa Maitresse s’énerve et ma petite Bibou ne comprend pas… et pourtant elle tourne
Belle journée et merci encore pour votre blog si inspirant
Merci pour votre blog, je ne pense pas etre surdouée mais vous décrivez ce que je ressentais à l’école et ce que je ressens encore aujourd’hui au travail, on ne comprend pas mon raisonnement, je n’arrive pas à l’expliquer et au final j’ai la bonne réponse. Je me sens moins seule du coup.
🙂 Vous êtes loin d’être seule !
je me découvre tout juste précoce et me reconnait beaucoup dans ce chapitre..
votre illustration avec la maitresse au tableau qui demande de prononcer le nombre suivant, et bien avant meme de lire l’explication du dessin j’avais répondu a coté du veritable énnoncé… et dailleurs il me semble que cette anecdote m’est arrivée en classe…
pour tout vous dire j’ai beaucoup pleuré en lisant ce chapitre… la difficultée a exprimer mes idées est quelque chose qui me bloque dans la vie de tout les jours, je deteste ressentir cela, partir dans des explications, m’emballer ,aller trop vite dans le cheminement, revenir en arriere, et du coup voir dans les yeux de mes interlocuteurs qu’ils décrochent… j’en suis malade…
j’ai du travail a faire la dessus pour l’accepter… j’ouvre enfin les yeux, je ne suis pas débile, je ne suis pas seule…
Bonjour !
C’est une anecdote très répandue chez les zèbres j’ai l’impression, nous avons tous vécu une situation comme ça, d’ailleurs j’ai ajouté la petite note explicative car certains m’écrivaient « et alors, ce n’est pas ce qu’il fallait répondre? » 😉
Donc vous êtes loin d’être la seule et j’espère que vous réussirez à dépasser ce qui vous pose problème ! Bon courage
Il faut faire de ce blog un livre, il est trop bien, la manière d’écrire, le contenu, les illustrations, top bravo !!!
C’est en cours, c’est en cours 🙂
Je suis actuellement en train de le mettre en page, il y aura plusieurs chapitres inédits !
MERCI pour tout…
je ne suis pas testée mais une amie zèbre m’a suggéré de le faire.
une anecdote qui ressemble à votre mésaventure face à la consigne « transformez le texte au passé ».
lors de l’évaluation à l’entrée au collège, en mathématique, un exercice nécessitait de « tracer une ligne afin de créer un triangle ». il existait déjà deux lignes sur la figure (2 côtés sur 3, donc). il fallait juste les relier. j’ai trouvé l’exercice trop simple pour être vrai. je me suis dit que je n’avais pas compris la consigne. je n’ai rien répondu. j’ai eu une mauvaise note à cette évaluation de mathématiques.
j’ai 38 ans et je m’en souviens encore.
mais contrairement à vous et à d’autres, dans ces cas-là, en général, j’abandonne. je ne fais pas appel à ma créativité. j’arrive même à douter d’en posséder une.
comme d’autres animaux de la savane ici présents, je suis un peu soulagée de me rendre compte que je ne suis pas simplement débile!
encore MERCI!
C’est normal d’abandonner au début 🙂 La créativité se développe petit à petit!
Ha ha , l’exemple du texte à réécrire au passé m’a renvoyé dans cette salle de français en 6 eme B, avec l’odeur de ce vieux rétro-projecteur qui chauffait …
Merci article très interessant.. notre fils de 13 ans est dans se cas là.. et cela fait au moins 4 ans.. que l école est une corvée et un obstacle et bien sur , mm en expliquant cela. Aux profssss. … ils l englobe dans le lot d élève… sans chercher a comprendre.. et donc il est limite insolent a leur yeux…!!! Le spy nous avait tout expliquer et nous a dit qu il aurait peu de chance de tomber sur des profs a l écoute et qu il devra plus lui se plier a l éducation national.., et malheureusement c est le cas!
Bonjour,
J’ai reçu votre blog par l’art thérapeute de mes deux filles zèbres (j’ai aussi un petit zèbre) … j’ai adoré lire des vraies informations conceptuelles et concrètes (les deux c’est rare :-)) avec le terme zèbre, c’est tellement plus agréable que précoce ou surdoué qui alimentent des préjugés lourds et parfois destructeurs. Je note la zébritude qui je compte bien expliquer et utiliser avec mon ado de presque 13 ans pour lui expliquer certains décalages qu’elle ressent … »c’est la zébritude ma chérie » :-)) c’est joli non? Merci beaucoup aussi pour vos dessins, ça peut illustrer pas mal de choses ! j’en ai imprimé certains pour affichage dans la maison , comme celle de l’instit qui demande quel est le nombre suivant: 355 et la fille répond 356 ! c’est la zébritude et ça permet de comprendre ce pb éternel des énoncés !!! (de vieux souvenirs pour moi et encore aujourd’hui avec les devoirs des enfants, je trouve des énoncés pas clairs … en CM !!). N’hésitez pas à ajouter des dessins, ça aide vraiment à illustrer les différences ! MERCI!!
356 bah oui c’est pas la réponse ?? 2 mins a comprendre >.<
J’ai mal compris 2 fois l’histoire du 356 : la première comme tout le monde (Ben y a quoi de bizarre dans ce dessin ?) et la deuxième à l’explication « il fallait dire le mot écrit dessous » (mais c’est pas logique, ça serait 354… )
ho mon dieu, le vécu, le coup du 355…
j’avais oublié ça, je m’en souviens soudain.
le CE2. Je finissais souvent au coin, car l’instit pensait que je me payais sa tête.
Un jour elle nous parlait de la guerre, et je m’ennuyais, donc je regardais par la fenêtre, en pensant que vu sous cet angle le pin parasol de la cour donnait l’impression d’être un sommet de colline ( j’ai 41 ans , je me souviens encore de ça c’est dire si ce jour m’a marquée), elle a du remarquer mon « absence » et donc me demande quelle a été la guerre la plus longue.
Ma réponse : » la guerre de cent ans »… et hop au coin, et tu me copieras 20 fois « je dois être attentive en classe ».
Parce que j’ai suivi ma logique alors que pour elle le sous entendu était » quelle a été la guerre la plus longue ( entre la première et la seconde guerre mondiale dont je parle depuis 10 minutes devant une classe qui s’en fiche totalement) »
Fallait qu’elle pose sa question en entier aussi…
mais quand j’ai du expliquer la raison des lignes à ma mère, elle a rigolé en disant que pas de chance, le monde était souvent injuste, que l’instit aurait du dire « bien essayé, bravo à toi de connaître ça, mais je reformule » entre les deux guerres mondiales, laquelle a été la plus longue? », mais que dans l’absolu c’est moi qui avait raison.
Je crois que c’est ce jour là que n’ai decouvert qu’on peut aussi être punie d’avoir trop de culture, et qu’il existe des trucs nommés » abus de pouvoir » et « arbitraire ». Et que l’école était un moule où j’allais devoir entrer en laissant la logique à la porte. Et donc à apprendre à fermer ma grande gueule et à devenir invisible pour avoir la paix.
Merci pour cet article très éclairant, très bien illustré sur le ressenti et la souffrance que cela vous (les zèbres) génère. Je partage le point de vue du post précédent, et ajouterai que c’est avant tout des consignes pas précises et surtout un manque d’humilité que de ne pas le reconnaitre !
Il est probable aussi, que l’effet de groupe fasse que l’ensemble de la classe rigole, alors que plus que l’on ne pense n’avais pas non plus la même réponse, la moquerie, les bouc émissaire, le besoin de se sentir plus fort, le besoin de dominer est malheureusement bien trop présent en ce bas monde, accepter l’avis de l’autre, que l’on peut s’être tromper ! en avez vous connu beaucoup des enseignants/profs/formateurs comme cela?
O quoi dire mon fils est comme vous et on vient au tiers monde. Comment fair comprenmdre au profs et a l entourages . Il a la vit dur a11ans
Bonjour,
Mais la vraie question dans tout ça est toujours de savoir si un zèbre est blanc avec des rayures noires ou noir avec des rayures blanches !
Cela étant dit, j’ai eu beaucoup de plaisir et d’émotions à vous lire.
Bertrand
Je suis un peu surpris que cet article se focalise uniquement sur la partie « visible » des HPI (désolé je n’aime vraiment pas le mot « zèbre » dans ce contexte) c’est à dire la partie le plus souvent « détectée » car en échec scolaire.
Or il y a toute une population HPI qui passe au travers des mailles parce que justement iels ont pu s’adapter au système scolaire et s’en sortir (soit en cartonnant, soit en passant totalement inaperçu car se situant « dans la moyenne » – en partie pour se camoufler d’ailleurs).
Ce qui ne veut pas dire que les choses sont plus simples pour iels par ailleurs, mais on peut être HPI et justement capable de s’adapter à ce que les profs notamment attendent de nous et donc répondre au plus près de leurs attentes. L’art du mimétisme dont il est d’ailleurs question dans l’article sur les relations sociales.
L’article me semble donc un peu incomplet à ce niveau.
La compréhension des implicites peut également être parfaite, sans que ça empêche de voir aussi tous les autres sens possibles à une phrase / expression / question / situation (d’où un humour très lié aux jeux de mots, double-sens etc).
Par contre effectivement il y a aussi plein de situations où dès qu’il est question de logique (trouver la suite logique), on peut répondre totalement à côté de la plaque parce qu’on a perçu une logique tout à fait vérifiable mais différente de celle attendue, et là bon ça pose souviens.
Pour le fait de trouver une réponse « instinctivement » sans pouvoir la prouver/démontrer, j’ai surtout remarqué cela chez moi dans des questions mathématiques, dans le sens où quand s’il s’agit d’énoncer une idée, je l’argumente sans soucis. Par contre les raisonnements mathématiques, ou certaines suites logiques complexes, c’est un peu comme avec l’apprentissage des langues : je trouve parfois la réponse parce que l’une me parle plus que les autres, le mot « sonne mieux », et généralement c’est bon, mais je suis incapable de savoir pourquoi (ce qui est assez frustrant, et ne participe pas vraiment à nourrir l’estime de soi au final, vu qu’il est rapide de se dire que « on a juste eu de la chance », « c’était du pif », « on est même pas capable de savoir pourquoi c’est bon » etc… :/)
Et je suis désolé, je sais que j’ai tendance à ne voir que le négatif et donc ne relever que ça, parce que ce qui est bien ne me semble pas important à relever, et je sais que c’est pas agréable >< Du coup pour contrebalancer je veux dire (sincèrement hein) que je trouve la lecture de ton blog très agréable, les dessins et métaphores toujours très pertinentes (tiens d'ailleurs, la nécessité des HPI de s'exprimer par métaphores, on en parle ? :p) et je suis d'accord avec la plupart de ce qui y est dit ! ^^'
L’article se centrait sur les difficultés éprouvées par certains, c’est pour cela que je n’ai parlé que des difficultés dans cet article, et comme d’habitude, je précise bien que ça ne concerne pas tous les zèbres, d’autant que je passe mon temps à dire que NON, les zèbres ne sont pas plus en échec scolaire, mais je vais le re-préciser si ce n’est pas assez clair 🙂
Bonjour Chloé, merci pour ce blog passionnant
J’ignore si je suis un zèbre, un poney ou une girafe, mais je suis prof d’histoire-géo en collège et m’interroge beaucoup sur l’adaptation de l’enseignement à chaque profil d’élève. Les situations que tu décris je les ai vécues côté prof, et il est vrai que cela peut être très déstabilisant pour un enseignant d’y être confronté, et ce même si je crois dur comme fer qu’un enfant ne fait jamais exprès de se tromper pour embêter l’adulte. Cependant, je ne sais pas vraiment comment m’adapter dans la forme comme dans le contenu des enseignements (a fortiori au sein d’une éducation nationale à la souplesse de pensée légendaire.)
Aurais-tu des références de lecture à me donner sur le thème des zèbres et de l’éducation adaptée, qui pourrait me permettre d’avancer dans mes pratiques ?
En te remerciant,
Céline
Ah les consignes… Moi je bloquais sur « deux fois plus ».
Si Paul a deux fois plus de billes que Pierre, qui en a 8, Paul en a…? 16 dites-vous ?
Moi je disais 24. Bah oui, 8 + 2×8 (2 fois en plus de ce qu’il a…).
Oui je sais, c’est tordu…
Bonjour, merci pour cette article, a 44 ans j’ai enfin l’explication de mon échec scolaire.
j’en ai les larmes au yeux.
je viens de faire recensement un test de QI : 139
comme quoi cela n’a pas que des avantages d’avoir un bon QI
j’espère que de nos jours cela est détecté a l’école.
Encore Merci
joli article qui décrit bien mon Zebre2… surtout sur l’implicite…surtout sur la réponse sans le raisonnement…..
malheureusement on fait quoi après ??
Mon zébrinou il a 16 ans, il comprend mal les énoncés et il perd (pas mal) des points dans toutes les matières, pasque l’implicite c’est valide autant en physique qu’en français…. (déjà qu’il perd des points pour cause de DYS en pagaille, ça l’arrange pas…) et là c’est le début des dissertations. Comment rédiger une disserte’ quand les idées filent si vident qu’il n’y a pas moyen de les poser sur le papier ? Il vient de m’en parler…et à 16 ans je réalise qu’en réalité il n’est pas lent…juste trop rapide….
Ok mais on fait quoi ???
Vous avez des solutions vous ? des pistes ? des trucs ? des astuces ? n’importe quoi ? Je prends tout…
Réponse à PICOKOA
La seule réponse que j’ai, c’est le dessin. un dessin c’est long et son hypersensibilité l’aidera. Pour les devoirs en général il faut le soutenir et être présent, beaucoup d’attention les zèbres sont hypersensibles, juste par le simple fait de lui prêter de l’intention et de l’aidEt , il voudra faire au mieux et fera plus d’effort pour vous faire plaisir ( pour l’amour et la reconnaissance des siens) Ne loupé pas un encouragement ou attention à vos dire cela pourrait avoir un effet inverse ( toujours a cause de l’hypersensibilité) sinon l’ecole Il faut survivre et attendre les études supérieures pour que ça devienne intéressant et encore ça devient intéressant car c’est à nous de chercher
Bon courage à lui
C’est l’histoiiiiiiiiiire de ma viiiiiiiieeeeeee !!! (et oui, j’entends aussi la suite de la chanson dans ma tete mais je ne l’ecris pas car je ne sais absolument pas écrire ce que le type raconte)
Vous me faites pleurer, vous devriez avoir honte !!! (Je plaisante). J’ai beaucoup rigolé devant le 355, heureusement qu’il y a l’explication en dessous, je n’aurais pas compris où était le « problème.
Merci pour ce blog, il est tard mais je sens que je vais dévorer rapidement tous les articles.
Merci à vous pour ce message 🙂 Et désolée pour les pleurs 😉
Bonjour, et avant tout MERCI !!!!!
Je viens de passer 2h30 à vous lire, sans m’ennuyer ! en plus du temps de ce matin…. Je dois m’arrêter pour aller chercher mes enfants à l’école, puis retourner au travail !
A la recherche d’infos pour certains de mes patients, je découvre vos articles et illustrations… Extra !
A l’occasion, je serai contente de pouvoir échanger avec vous.
Merci pour ces partages, et cette possibilité que tu nous offre de lire d’autres personnes émues comme moi de se reconnaître dans tes histoires…
Je me sent tellement seule parfois, je pleure en lisant tous les commentaires à la suite de cet article..
Sais-tu si des zèbres se réunissent parfois? Peut être que je pourrais trouver un forum où échanger avec des semblables, ce serait si reposant de parler avec des gens dont le cerveau ne fonctionne pas non plus comme « » »la moyenne » » » des gens
Merci!!!
Merci Rose pour ton message ! Oui, il existe des groupes, clubs, associations, rencontres, qui prennent différents noms, et qui permettent aux personnes qui ont envie/besoin de parler avec d’autres personnes comme elles de se retrouver. Selon l’endroit où tu habites, ce ne sont pas les mêmes noms. Regarde sur LinkedIn ou Facebook les « rencontres haut potentiel ou zèbre », et peut-être en trouveras-tu dans ta région. Et si tu testes et que ça ne te convient pas, sens-toi libre de changer 🙂
Bonjour, je viens de lire avec intérêt votre article. je ne suis pas zèbre mais instit’ et quand je demande à mes élèves « quel est le nombre suivant? « j’attends bien « 356 », donc contente de ne pas mettre en difficulté le ou les zèbres de la classe.
Ah merci beaucoup 🙂 Je pense que de nombreux zèbres seront rassurés d’apprendre que parfois, leur logique est celle qui est demandée 🙂
Merci beaucoup pour cet article !
Lors d’un exercice en évaluation en primaire, la consigne disait » utiliser ses verbes en écrivant un texte « . Quand on ma rendu l’évaluation j’avais perdu la moitié des points, car « utiliser » voulait dire « conjugué » pour ma maîtresse.
Mais heurresement le reste du temps ça allait
NB J’ai à l’heure actuelle j’ai 13 ans, et je cette année je vais en 3ème sans passer par la 4ème.
Salut ! J’ai 17 and et bof, je sais pas vraiment si je suis surdouée en fait… Je me reconnais dans beaucoup de descriptions, beaucoup de témoignages mais je pense que me faire tester sera plus sûr. Sinon, j’ai une anecdote similaire aux vôtres en matière de problèmes de compréhension. Voilà, j’avais 10 ans et ma maman et moi on est parties voir mes résultats d’examens du premier trimestre. J’étais première de la classe (encore…) et on en a profité pour feuilleter mes copies d’exam. Là, on tombe sur ma copie de vocabulaire où j’ai 35 sur 40, mais maman pense qu’il y a un hic parce que pour elle, la question à laquelle j’avais échoué eh ben je l’avais en fait réussie. Puis, le prof a expliqué la situation ; la question était celle-ci : Qui est-ce ? et Qu’est-ce que c’est ? accompagnée de 2 images, celle de John Kennedy et du Parthénon. C’est bien évidemment ce que j’ai répondu mais il fallait en fait que je réponde une personne et un monument… Je me suis sentie idiote à un point ! Mais je vous assure, je me sens vraiment proche des différentes expériences évoquées ici et si jamais l’un de vous a des conseils pour ma situation de doute, n’hésitez pas.
Merci pour ce témoignage, je pense que j’aurais pu répondre la même chose à la question de vocabulaire ! N’hésite pas à partager tes doutes à un.e thérapeute si cela te fait souffrir. Bon courage
Bonjour,
Votre article m’a aussi fait écho à une anecdote d’enfance où je me suis sentie super nulle et qui m’a beaucoup hantée. Depuis quelques années, ce souvenir ne porte plus ces ressentis désagréables, exit la honte. J’en ris et j’ai développé de la bienveillance pour cette enfant que j’étais. Plutôt que d’avoir honte d’un comportement passé, qui est de toute façon passé donc qui n’existe plus … et qui était l’oeuvre d’une enfant, qui n’est plus non plus. Et éprouver de la honte pour un comportement passé, ne me rendra pas plus heureuse donc ou meilleure ! J’encourage vraiment les gens à développer cette attitude pour leurs « erreurs » du passé ou maladresses et autres.
Je n’ai jamais parlé de cette histoire à qui que ce soit, et je me rends compte qu’aujourd’hui, je pourrais en parler sans difficulté car je suis totalement OK avec ça, avec le fait de pouvoir se planter parfois, avec le fait qu’il n’y avait absolument aucune mauvaise intention de ma part.
Mais avant votre article, je n’avais pas fait le lien avec mon hp (identifié seulement cette année).
Mais à y réfléchir, je crois que la majorité de ces histoires qui m’ont hanté pendant des jours et des jours, s’expliquait par le côté hp.
L’anecdote : je devais être en CM1/CM2, en cours de catéchisme. Sans contextualiser son propos, la prof nous demande ce que c’est une parabole … Ni une ni deux, je lève la main, sûre de moi et je lui parle de la parabole satellite !! Tellement évident pour moi. J’étais une excellente élève, donc la prof a pris ça aussi pour de la provocation et je me suis vraiment fait sermonner. Son regard, sa remarque, sa désapprobation m’ont fait me sentir honteuse sur le moment et pendant super longtemps !! Alors que ma remarque était hyper innocente et pleine de bonne volonté … ma réponse était sérieuse et c’était pas pour me moquer d’elle ou de la religion …
Bonjour
Très bien illustré et très bien expliqué.
Lire un article comme celui-ci rassure.
Bon j’ai 42 ans maintenant alors j’ai l’impression d’avoir raté beaucoup de choses car le risque dans cette histoire c’est de perdre énormément en confiance en soi et de se renfermer. Je faisais beaucoup de Hors Sujet dans l’écriture et pourtant à chaque fin de devoirs j’étais fière de mes réponses, c’était très dévalorisant mais à l’époque il n’y avait pas ce genre d’approche et de discours.
J’ai décidé de créer, inventer des tas de choses dans ma bulle pendant des années car je ne savais pas comment expliquer mes idées, encore aujourd’hui j’y suis confronté. C’est pourquoi depuis plus de 10 ans maintenant je travaille avec les jeunes et les enfants, justement pour changer les idées du conforme et non conforme.. redonner confiance aux enfants qui pensent déjà qu’ils sont « nuls » alors que la plupart pensent simplement différemment ;).
Merci 🙂
Oh j’adore ce parcours merci pour le témoignage ! Je serais ravie que vous m’en parliez davantage dans un article 🙂
Bonjour,
Mes 3 petits zèbres sont suivis chez la neuropsy. 2 sont homogènes et 1 est hétérogène, mais quand même ils ont des difficultés communes. La neuropsy nous a bien expliqué que le déficit d’inhibition latente, le côté rêveur et le fait de remuer sont communs chez les HPI, ce qui leur donne des déficit attentionnels sans pour autant être pathologiques. Elle nous a indiqué, que si ça gène au quotidien, à l’école ou à la maison, c’est réeducable partiellement voire totalement jusqu’à 10 ans : on joue sur la plasticité cérébrale. Après 10 ans la zone des fonctions executives (qui en est la cause, et qui est compressée par les 2 hémispheres cérébraux qui grandissent en premier), évolue beaucoup moins. Du coup, il faut apprendre à vivre avec les difficultés au quotidien (mise en place de stratégies compensatrices). Je sais bien que tous les zèbres n’ont pas besoin de voir un psy, et beaucoup trouvent seuls les réponses à leurs problèmes. Mais il est plus facile d’aider un enfant à se construire que de réparer un adulte en difficulté.
Pourtant la maturité émotionnelle est atteinte à 25 ans. Et le système limbique a une vitesse de développement max entre 5 et 6 ans (âge de raison, ce qui fait qu’on distingue direct les zebres en Grande Section qui eux n’ont pas du tout passé le cap).
On a beaucoup parlé ces temps-ci du développement cérébrale des ados qui est mieux identifié… mais quid entre 0 et 15 ans ? Les parents de zèbres ne galèrent pas qu’à l’adolescence. On doit aussi accompagner la zébritude, mais distinguer l’évolution dite « normale » et être fermes dessus. Je n’ai trouvé aucune méta analyse sur le sujet (déformation professionnelle). J’aurais voulu un graphe simple de 0 à 25 ans sur la maturation du système limbique, la maturation de la zone des fonctions exécutives, l’impulsivité, et le contrôle moteur…. Car c’est de ça qu’il s’agit : ne pas parler ou agir avant de réfléchir, terminer les exercices,…. J’ai analysé pas mal d’articles mais je doute de la pertinence de mon analyse. Est-ce que quelqu’un a déjà exploré le sujet ? Si non, c’est un sujet à prendre…
Merci.
Bonjour, je suis né en 1948 dans un milieu modeste et pendant mon passage d’école en écoles, je passais toujours pour un attardé, un idiot ++++ il a fallut qu’un jour assez tardivement les circonstances ont fait que je me suis découvert et revu ma vie, j’ai compris pourquoi je ne comprends personne et que personne ne me comprends, pourquoi je vois « les choses » et les autres sont aveugles………. aujourd’hui 76 ans rien a changé, je suis toujours un « mec » à part
Bonjour, merci beaucoup pour ce témoignage ! Quelle tristesse de passer pour un idiot simplement parce qu’on est différent… J’espère qu’en comprenant tout cela vous avez ensuite réussi à accepter votre singularité et à apprivoiser votre intelligence 🙂