Le harcèlement, j’en ai déjà parlé sur le blog. Notamment à travers le témoignage d’Hugo sur le harcèlement scolaire. J’avais décrit également la mécanique d’installation (et de désinstallation) du harcèlement ici en illustrations. Aujourd’hui, j’ai envie de vous présenter une bande dessinée qui, je trouve, permet de reprendre le pouvoir face au harcèlement. En comprenant ses mécanismes et en donnant des outils.
J’ai souffert de harcèlement enfant, et j’aurais aimé tomber à ce moment-là sur une BD comme celle-ci. Ou que quelqu’un me parle de cette stratégie toute simple, mais puissante, qui permet de désamorcer une moquerie avant même qu’elle ne devienne du harcèlement. Une stratégie pour faire face aux réflexions, critiques ou moqueries sans s’écraser.
Cette BD, c’est Manuel de survie face aux harceleurs (collection BD PSY). Elle parle de harcèlement scolaire, mais peut largement être étendue à tout type de harcèlement ou réflexions.

Les remarques blessantes, les petites humiliations, les jugements déguisés… existent aussi dans la vie adulte. Ils ne sont pas toujours prononcés dans le but de blesser, d’ailleurs. Après lecture de la BD, j’ai réussi à mettre en place quelques petites choses, et aujourd’hui les remarques me rebondissent dessus.
Ce que j’aurais voulu comprendre plus tôt
On pense souvent que c’est la différence qui fait de nous une cible. Je suis harcelé.e car je suis HPI. Car j’ai des lunettes. Ou bien car je suis un garçon qui aime porter des robes. Je suis harcelé.e car je suis toute petite. Car je suis sensible. Ou peut-être car j’ai une passion dévorante pour les oiseaux et qu’on trouve ça bizarre. N’importe quel élément physique, culturel, ou de personnalité peut être moqué.
J’ai d’ailleurs longtemps cru que c’était ma différence qui faisait de moi une cible. Mon côté trop intello, trop sensible, trop immature. Comme si c’était ma faute. Comme si j’avais juste à me fondre dans la masse pour être tranquille.

En réalité, ce n’est pas la différence qui attire les harceleurs, c’est la vulnérabilité apparente.
Et attention, je ne parle pas ici de la vraie vulnérabilité – celle qu’on choisit de montrer, dans un cadre sûr, avec des personnes qui nous respectent. Je parle de cette fragilité visible, de cette peur qu’on lit dans nos yeux quand quelqu’un se moque. Celle qui, malheureusement, encourage la personne malveillante à continuer.
Enfant, j’étais différente. Et on se moquait de moi. Je baissais les yeux, je devenais toute rouge, je me justifiais ou je pleurais. Et on continuait à se moquer. Celui qui vit avec moi aujourd’hui était aussi différent lorsqu’il était enfant. Et on se moquait de lui. Il a répondu (d’une façon discutable haha mais on fait avec ce qu’on peut sur le moment), et ça s’est arrêté. Et si elle était là, la clef ?
Une stratégie pour reprendre le pouvoir face au harcèlement
Ce que cette BD m’a appris, c’est, entre autres, la stratégie « 360 » .
Une technique simple et efficace pour retourner la situation. Lorsqu’une moquerie fuse, la tentation est souvent de se taire, de se justifier… ou de rougir de honte. Ce que je faisais encore jusqu’à il y a deux semaines.
Après lecture de la BD, j’essaye d’acquiescer, d’aller dans le sens de la personne ou de tourner la moquerie en dérision. Avec le sourire, ça passe encore mieux !

Avec un peu d’entraînement, ces petites phrases deviennent des réflexes. Et surtout, elles ôtent au harceleur le plaisir de voir qu’il a atteint sa cible. C’est l’objectif. Si on montre par notre réaction que ça ne nous atteint pas, ou que l’on est d’accord avec la personne, elle n’a plus aucun intérêt à continuer.
J’utilise cette stratégie depuis deux semaines et ça change la vie !
Réapprendre à se protéger
Quand on est hypersensible, qu’on a peu de confiance en soi, qu’on a vécu un traumatisme et/ou du harcèlement scolaire, chaque remarque peut raviver une blessure.
Et pourtant, il est possible de reprendre le pouvoir. En se souvenant que l’on a le droit d’être soi. Que l’on peut choisir à qui montrer sa vulnérabilité. Et que cette vulnérabilité nous aide, quand elle est partagée avec bienveillance.
Une BD pour les jeunes… et les adultes
Tout ça pour parler d’une BD au départ. Vous l’aurez compris, j’ai vraiment aimé Manuel de survie face aux harceleurs.
Même si elle est principalement destinée aux jeunes et à celle.ux qui les accompagnent, rien que la partie sur la stratégie vaut le coup. C’est un outil pour celle.ux qui veulent apprendre à poser des limites, à désamorcer les tensions, à ne plus subir.
Je la recommande chaudement aux parents, aux enseignant.es, aux adolescent.es… mais aussi à toutes les personnes qui ont déjà eu envie de répondre à une remarque cinglante, mais deux jours trop tard.
Vous n’avez pas à changer pour vous protéger. Mais vous pouvez apprendre à ne plus laisser l’autre décider de votre valeur. Et reprendre le pouvoir face au harcèlement.
Vous l’aurez compris également, quand quelque chose me plaît, il m’est difficile de ne pas en faire des tonnes. Je suis intense et enthousiaste. C’est comme ça. Je suis aussi une personne à haut potentiel intellectuel, c’est comme cela qu’on dit aujourd’hui bien que le terme me fasse toujours un peu peur 10 ans après la création du blog. Et si vous avez envie d’en savoir plus sur le HPI, ce que c’est, ce que ce n’est pas. Sur comment on vit avec depuis tout jeune jusqu’à nos vieilles années. Sachez qu’il y a des centaines d’articles illustrés sur ce blog, disponibles gratuitement. Ainsi que deux ouvrages de vulgarisation qui sont d’excellents supports de dialogue autour de ce sujet encore si souvent tabou.
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